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Le ballet Preljocaj au Grand Théâtre de Provence

Du jeudi 23 au samedi 25 mai, le ballet Preljocaj était au Grand Théâtre de Provence.

Publié par Pauline . le 31/05/2013 - Mis à jour le 01/06/13 10:35
Le ballet Preljocaj au Grand Théâtre de Provence

La soirée s’ouvrait sur Royaume Uni.
Dans un décor qui se résume à 4 chaises baroques, 4 trônes dorés pour chacune des gracieuses danseuses de ce royaume de la danse, les interprètes du ballet, évoluent à l’unisson.
La musique est efficace et la chorégraphie bâtie sur une succession de mouvements lentement dirigés et parfaitement orchestrés. Rien de spectaculaire ni de clinquant dans les lumières et les décors minimalistes mais plutôt un accent mis sur la technique de la danse, les variations de rythme et surtout les intentions et l’énergie des danseuses qui ne quittent jamais la scène.

Royaume uni est au final une œuvre exigeante sans fioritures ni artifices mais reposant sur les qualités d’interprétation et l’élégance de ses interprètes (Virginie Caussin, Caroline Jaubert, Nuriya Nagimova, Margaux Coucharrière) qui trouvèrent donc fort logiquement les applaudissements d’un public averti.

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Après l’entracte, le ballet nous présentait une reprise du sacre du printemps.
Pour sa vision de cette œuvre, Angelin Preljocaj prend le thème du chef d’œuvre musical d’Igor Stravinsky au pied de la lettre : le printemps y est présent à la fois sur le fond et sur la forme.
La scénographie est construite autour d’un vaste espace recouvert d’herbe qui se divise et se reconstruit au grès des tableaux.

Les ensembles chorégraphiques y sont omniprésents et ce décor permet d’en modifier la perception. Parfois d’une seule pièce lorsque la construction de l’œuvre insiste sur la totalité des danseurs, il se divise aussi en de multiples écrins de verdures qui sont autant d’alcôves servant de support à des duos simultanés.

Le printemps c’est aussi la saison des amours ou plutôt dans cette pièce celle de la sexualité primale et brute. L’homme y est ici figuré dans sa dimension animale, il est constamment livré à des instincts et des pulsions auxquels il laisse libre cours.

Il y est également question de sacre puisque la pièce est construite sur une progression dramatique forte, celle du cycle de la vie. Peu à peu les danseurs s’unissent, la tension monte crescendo jusqu’à fleureter avec la transe et de cette masse bouillonnante de danseurs émerge enfin l’élue : l’interprète Virginie Caussin lumineuse et habitée.

Le Sacre du Printemps d’Angelin Preljocaj est une œuvre palpitante construite comme un irrésistible tourbillon, puissante et d’un esthétisme implacable.

Par Didier Philispart

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