aujourd'hui 21h
On s'attendait à un effet Jeux Olympiques cet été en région, il était promis comme celui du renouveau avec des plages et des terrasses bondées... L’ambiance fut bien plus mitigée en ce mois de juillet. De partout dans la région, les professionnels du tourisme tirent un bilan plutôt décevant de ce mois de juillet, et notamment chez les restaurateurs. Comme en témoigne la photo de une, prise un mardi de mi-juillet à 13h30 sur la Place aux Huiles, ces terrasses, habituellement très fréquentées par les touristes, étaient désespérément vides.
« Il y avait plus de monde en juin qu’en juillet »
Tony, serveur dans un restaurant du Vieux-Port à Marseille.
« Ce mois-ci, pour un midi, sur une bonne période, on faisait 80 couverts. Là, on peine à atteindre les 50. » Le constat est encore plus flagrant le soir : « Habituellement, sur un bon service, c’est 150 couverts. En ce moment, on est à 100. » Une chute significative, surtout pour un mois de haute saison.
La météo a sans doute sa part de responsabilité. La canicule du début du mois a probablement encouragé les reservations de dernière minute dans le nord: en Bretage et en Manche, la fréquentation est en hausse en juillet. Ensuite, c'est le mistral qui a pu repousser les plus frileux avec des images d'incendie, une mer froide et globalement des conditions peu propices pour profiter de la mer. De plus en plus de Français décident de leurs vacances à la dernière minute et en juillet la météo n'a clairement pas aidé le sud-est.
Mais au-delà de la météo, le recul s’inscrit dans une tendance de fond. Dans un communiqué officiel, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, dresse un bilan en demi-teinte pour juillet :
- Clientèle française stable (-1 % par rapport à l’an dernier),
- Clientèle internationale en léger recul (-4 %), notamment les Allemands.
« La fréquentation s’est maintenue les quinze premiers jours, puis s’est dégradée sur la deuxième quinzaine », note-t-il. Tony, serveur sur le Vieux Port de Marseille confirme cette tendance: « Ce qu’on garde, c’est surtout notre base d’habitués. Ce sont les touristes qui manquent. »
Autre facteur : la baisse du pouvoir d’achat. « Depuis deux ans, on assiste à une diminution continue du budget vacances chez les Français », alerte François de Canson. Ils partent, oui, mais moins loin, moins longtemps, et surtout en dépensant moins.
Sorties payantes, restaurants, musées, activités festives : tout est réévalué. Résultat, le panier moyen diminue, et avec lui l’économie touristique dans son ensemble, du petit commerce de plage aux grands pôles d’attractivité.
À cela s’ajoute un contexte national et international pesant. Aucun événement mobilisateur cet été (pas de JO, ni de Coupe du monde), un climat géopolitique tendu, une inflation toujours sensible… « Il n’y a pas de récit positif dans lequel les Français puissent se projeter », conclut de Canson.
Reste maintenant à savoir si le mois d'août permettra de limiter la casse. Certains parient sur un regain de dernière minute, d’autres misent sur la fidélité de leur clientèle locale. Mais tous s’accordent à dire que la saison touristique 2025 ne tient pas ses promesses.
Habituellement, la région fait toujours le plein avec le mois d'août. Verdict dans quelques jours.
