Les capteurs de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie ont mesuré une eau à 13,3° ce lundi matin à la station de Saint-Elme à la Seyne sur Mer. 14° du côté de La Ciotat, 14,3° à Cassis, 14,8° à Ensues La Redonne... C'est un fait, l'eau est devenue glaciale en plein été et on n'a rarement mesuré des températures aussi basses à cette période de l'année.
A Saint-Elme, comme sur de nombreuses plages du secteurs, on est ainsi passé d'une température de l'eau aux alentours de 28° vers le 19 juillet à 13° ce lundi matin, soit une chute de plus de 15°!
C'est bien le mistral qui est en est la cause. Il y a eu presque deux semaines de vent, dont certaines journées assez fortes, qui ont contribué au phénomène upwelling.
L'upwelling, est un phénomène bien connu des scientifiques. le mistral a deux effets: en venant de la terre, comme à La Ciotat, la Côte Bleue ou les Sablettes, il pousse les eaux de surface vers le large. Ces eaux de surface peuvent aussi s'évaporer plus rapidement à cause des vagues et de la force du vent.
Il faut savoir que ces eaux habituellement chaudes en été, le sont en réalité uniquement sur les premiers mètres de profondeur, ensuite, dès plusieurs dizaines de mètres, la température de la mer chute à moins de 13°.
Ce sont donc ces eaux de surface chaudes avant l'épisode de mistral qui ont disparu. La nature ayant horreur du vide, elles sont donc remplacées par cette eau froide venue des profondeurs.
Cette eau froide est une bonne nouvelle pour les écosystèmes: D'une part, ces eaux trop chaudes en été étaient synonyme de "canicule marine". L'an dernier, le Parc National des Calanques s'était alerté d'une mortalité importante des gorgones, une variété commune de corail, à cause du réchauffement de l'eau. Cela peut aussi favoriser le développement d'algues et poissons invasifs pour la biodiversité.
L'arrivée de ces courants d'eau glacée des profondeurs amènent aussi du phytoplancton. Ces particules microscopiques sont un élément essentiel dans la chaîne alimentaire des poissons. Mais bien souvent, ils peuvent aussi ramener des méduses vers le littoral. Il est possible que dans les jours prochains ont puisse constater davantage de méduses dans ces zones.
La seule bonne nouvelle pour les baigneurs, c'est que la température de l'eau peut remonter rapidement. Fin juillet, il avait fallu trois jours de mistral pour passer d'une eau de 23° à 15°. Dès le vent est tombé, elle est remontée à 20° en trois jours. Les températures de l'air annoncées comme chaudes les prohains jours et l'absence de vent sont de bons indicateurs pour un retour rapide à des températures des eaux de baignade agréables.
Sur de nombreuses plages où la température de l'eau est très froide, le drapeau jaune de danger a été hissé.
Plonger dans une eau froide accentue le risque d'hydrocution. La différence entre la température de l'air et celle de l'eau peut créer un choc thermique, il peut être fatal aux baigneurs. Chaque été, il y a des décès à cause de celà: Un malaise dans l'eau se transforme rapidement en noyade.
Pour éviter ce risque, il faut rentrer progressivement dans l'eau ou se mouiller la nuque et le corps, afin de l'habituer à cette eau froide. Des crampes, frissons, troubles visuels ou auditifs, maux de tête ou sensation de malaise peuvent être des signes d'une hydrocution, il faut alors immédiatement appeler les secours.
> Notre guide complet des plages en Provence avec la météo des plages en exclusivité
Crédit photo: © Julien Veyssade / OTPM
