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Adamé, l'interview : Je suis juste un gars qui fait des chansons

Adamé fait partie de cette nouvelle génération d'artistes niçois biberonnés au jazz et au RnB, mais qui ne rentrent dans aucune case. À 27 ans, il vient de sortir "Supernova", prélude d'un album en gestation. En attendant, il enchaîne les scènes et les collaborations avec une fraîcheur assumée.

Publié par Thomas Noël le 11/07/2025

Derrière le nom d'Adamé, il y a Adam Taride. Né à Nice et élevé à Belgrade, il y fait toute sa scolarité. C'est là-bas, entre deux accents serbes, qu'un surnom va devenir une signature. "Là-bas, tous les prénoms finissant par une consonne prennent un "é". Mon père m'a soufflé l'idée d'en faire mon nom de scène. Cet hommage à la Serbie m'a semblé évident."

Ce lien familial est omniprésent dans son univers. Petit-fils de sculpteur, fils de musicien et d'une prof de danse orientale, Adamé grandit dans un monde où la création est un carburant naturel. "J'ai toujours voulu faire des chansons. J'ai commencé avec la batterie sur "Isn't She Lovely" de Stevie Wonder. J'avais à peine 4 ans. Je crois que tout est parti de là."

"Je bosse seul. Et ensuite, je me tourne vers ma famille."

Installé à Paris depuis quelques années, l'auteur-compositeur commence ses nouveaux dans la solitude de son stutiod. Une base qu'il enrichit ensutie avec les siens. "Je travaille beaucoup seul au départ. J'explore. Je teste. Puis je fais appel à ma cousine, à mon demi-frère Andréas Salon, et à d'autres proches artistes. C'est une synergie naturelle."

Avec Andréas Salon, le lien est profond. Ils ont débuté ensemble. Aujourd'hui encore, il le co-produit, l'accompagne sur scène, co-signe des titres. "On n'est plus un duo, mais on pourrait le revenir. Notre travail est quasiment commun."
Cette collaboration familiale se double d'une ambition affirmée : faire de la musique son métier, sans concession.

Après avoir percé grâce à "Bye Bye", bande originale du deuxième volet du film 365 Jours, puis s'être fait remarquer et diffusé sur la radio avec sa reprise solaire de "Le coup de soleil", Adamé affine sa direction artistique. Pas si simple, quand on écoute aussi bien Toro Y Moi que les Red Hot Chili Peppers. "Ce grand écart musical me définit. Mais il me complique aussi la vie en studio !" plaisante-t-il. Avant de préciser : "Quand on est quatre sur scène, je m'inspire des mouvements de groupe des Red Hot. Mais j'écoute aussi Pharell Williams, Tame Impala pour les textures et même Daddy Yankee, alors que je ne fais pas de latino commercial."

"Je n'ai pas honte d'aimer encore Gasolina."

Lorsqu'on lui demande s'il a un guilty pleasure musical, Adamé rit franchement. "J'ai le syndrome de tout aimer. Mais si je dois citer un titre, je dirais "Gasolina" de Daddy Yankee. C'est cliché du latino des années 2000. Mais j'adore."
Assumant autant que son goût pour les formats modernes de communication : "Tiktok, c'est un super tremplin. Presque obligatoire pour tout artiste qui souhaite décoller. Mais je reste un gars de la radio. J'ai besoin que mes chansons vivent ailleurs que dans une tendance sur les réseaux sociaux."

"Paris pour le boulot. Nice pour les vacances. Belgrade pour la famille."

Longtemps méfiant vis-à-vis de la capitale, Adamé s'est laissé convaincre par son énergie. "Je n'aurais jamais dit ça avant d'être monté sur la capitale. Mais tout se passe là-bas. Deux semaines à Paris, c'est six mois à Nice."
La Côte d'Azur reste pourtant un ancrage. Un endroit de cœur que l’artiste aime retrouver l’été, sur scène notamment, comme ce fut le cas récemment à Géménos. Et il y reviendra très vite : le 15 juillet à Solliès-Pont, le 24 juillet à Martigues dans le cadre du Summer Festival, avant le 25 septembre au Café de la Danse à Paris. Quant à Belgrade, c’est là où vit encore une partie de sa famille. Un triangle affectif et musical, qui fait toute sa singularité.

"Si je ne fais plus de scène, j'écrirai pour les autres."

Et si un jour il ne se reconnaît plus dans ce qu'il chante ? Adamé n'hésite pas. "Je composerai pour les autres. Je laisserai ma place sur scène. Et j’écrirai en retrait."
Un plan b qui ressemble à un prolongement logique de sa passion pour les mots et les mélodies. D'ici là, l'artiste rêve d'un album pour 2026. "Avant ça, il y aura sans doute un EP commun avec un autre ariste. Les labels veulent qu'on sorte les singles au compte-goutte. C'est plus rentable pour eux. Mais j'aimerais un vrai projet, avec une vraie direction artistique claire. Alors, pour 2026 ? Pourquoi pas. Mais il faut que je me dépêche !" 

Voir Adamé en concert :

 

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