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Hans Silvester - Le pain des femmes

Du 18/05/2017 au 11/06/2017 - Sanary-sur-Mer - Centre ville - 12 °
Terminé
Publié par Anne-Marie . le 03/04/2017 - Modifié le 06/04/17 12:40
Hans Silvester - Le pain des femmes

Le travail de Hans Silvester à l'Allée d'Estienne D'orves du 18 mai au 11 juin.A voir dans le cadre du festival Photomed.

Hans Silvester est mondialement connu pour son livre sur les chats des Îles grecques. Avant de faire son reportage, il avait pris le temps de visiter ces îles afin de trouver celles où les chats sont nombreux et où le décor se prête à la photographie. Dans l’archipel du Dodécanèse, entre La Crète et Rhodes, il n’a pas élu Karpathos pour ses chats, mais pour… son pain.

L’île très pauvre, rocailleuse, aride, a été abandonnée par les jeunes qui sont partis vers l’Amérique et c’est ainsi que s’est préservée la vie rurale traditionnelle aux aspects intemporels. Comme il y est allé à toutes les saisons, même l’hiver, où il était le seul étranger, il a lié avec les habitants du village d’Olymbos des contacts beaucoup plus étroits que ne le font les touristes. Ils lui ont offert leur confiance et donné à voir leur quotidien. Entre autres, chaque famille fait son pain avec le blé qu’elle a semé, récolté, moulu.
Il a photographié le travail dans les champs et la boulange, en costume traditionnel, à l’aide d’ustensiles qui n’ont pas changé depuis des siècles, entre les mains de femmes au visage rougi par la chaleur du four où cuit leur pain.
On manque de bois sur Karpathos ; la chaleur du four n’est donc jamais gaspillée et on en profite pour mettre à cuire un gigot, ou faire sécher des fruits. Puis les pains sont bénis lors des fêtes religieuses selon la tradition orthodoxe. À tour de rôle, les familles offrent au pope une grosse miche qu’il partage ensuite entre les fidèles.
Ce travail documentaire s’inscrit dans une approche personnelle de Hans qui nous témoigne de son rapport aux autres mais également à la nature et au temps. Son extraordinaire empathie lui permet de créer un rapport intime et respectueux avec tous ceux qu’il rencontre et de nous entrainer à sa suite dans leur univers. On peut voir en lui le premier militant écologiste à s’être emparé de l’outil photographique comme d’une arme de persuasion : qu’il saisisse les derniers rites des peuples primitifs d’Éthiopie ou les traditions grecques, il le fait toujours en immersion, ce qui le conduit à photographier aussi les animaux et la nature qui constituent le cadre de vie de ceux qui l’accueillent.
Amoureux de la Terre, son oeuvre est un tout qui nous dit la beauté du monde et témoigne d’une grande indépendance. Hans Silvester ne cherche jamais l’effet, il choisit ses sujets et se laisse porter par la chance.
Il est l’essence du photographe, compteur à la manière des troubadours voyageurs, se faisant messager et laissant au spectateur le soin de s’interroger sur le propos de ses images : garder la mémoire d’un monde qui disparait ou dénoncer par contraste une vision inquiétante de l’évolution des sociétés ?


En savoir plus sur le festival de la photographie méditerranéenne Photomed

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