Sylvain Creuzevault et sa compagnie explorent depuis longtemps l’œuvre de Dostoïevski. Dans les 1 300 pages du monumental Les Frères Karamazov, le metteur en scène a sculpté une adaptation très personnelle. En 2018 il s’était déjà mesuré à Dostoïevski en mettant en scène Les Démons où il avait bien senti circuler un humour farcesque. Avec Les Frères Karamazov, cet humour devient ravageur.
Sylvain Creuzevault s’est volontiers laissé guider dans son inspiration par Heiner Müller et Jean Genet qui, eux aussi, ont perçu le mouvement paradoxal d’une écriture qui ne cesse de raturer ce qu’elle affirme, au point d’instaurer dans le roman un véritable « jeu de massacre » après lequel « l’allégresse commence » (Jean Genet). Grâce à un travail préalable d’improvisation mené au plateau, les neufs comédiens ont pu s’approprier pleinement l’approche du texte voulue par le metteur en scène, lui-même sur scène. Ensemble, ils jouent une enquête où les actes, les motifs, les caractères s’ouvrent à toutes les contradictions et dans laquelle se cache une vision grinçante de l’échec du socialisme.
d’après Fédor Dostoïevski
adaptation et mise en scène Sylvain Creuzevault
avec Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Patrick Pineau, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
et les musiciens Sylvaine Hélary, Antonin Rayon
Durée 3h15 avec entracte
Infos/réservations : www.anthea-antibes.fr