La réouverture était très attendue, mais elle n’a pas résolu tous les problèmes induits par la covid19. En région PACA, les restaurants tentent de rouvrir mais l’équation économique reste très difficile.
« Nous avons perdu entre -30 à -40% de clients » Arnaud LAFARGUE, gérant du Café de la Banque
Plusieurs raisons expliquent cette baisse de fréquentation. Il y a bien sûr les aménagements nécessaires au respect de la distanciation sociale. Un mètre en chaque table, ça peut être compliqué dans certains brasseries et bistrots en ville mais pour beaucoup de restaurants, le nombre de tables retirées reste marginal. Effectivement, dans certaines zones hyper-touristiques, la restauration quasi-industrielle doit donc réduire un peu la voilure, mais au final, le confort des clients en est amélioré. Parmi les solutions envisagées pour limiter cet impact, des restaurateurs imaginent élargir leurs horaires, permettant ainsi de faire davantage de services sur les mêmes tables.
« Le tsunami nous a inondé, maintenant l’eau se retire. Toutes les professions sont touchées, mais la restauration particulièrement » explique avec la métaphore Arnaud LAFARGUE, le gérant du Café de la Banque. Au-delà des aménagements dans les restaurants, c’est le retour des clients qui pose le plus de questions. Après l’euphorie des premiers jours du déconfinement des restaurants, place à une nouvelle réalité. Le développement du télétravail et les nouvelles mesures de distanciation sociales n’incitent plus la clientèle professionnelle aux déjeuners d’affaires ou entre collègues dans les restaurants.
Quelles seront les conséquences de la crise économique violente qui se profile ? Outre l’absence des touristes étrangers, très consommateurs de restauration à la française, la baisse annoncée du pouvoir d’achat des Français aura certainement des répercussions dans leurs sorties au restaurant. Le risque est donc de voir le panier moyen réduit et impacter directement la restauration.
Après la survie des établissements, la question de l’emploi est aussi problématique. Clairement, les embauches des saisonniers seront limitées au minimum ces prochains mois. Source de revenu essentielle pour de nombreux étudiants en été, les conséquences seront aussi sociales pour l’emploi en Provence et ailleurs dans le monde.
L’exonération des taxes de redevance pour les terrasses, c’est tout de même 14M€ rien qu’à Marseille. La Ville et la Métropole, comme dans la plupart des communes de la région, vont offrir les taxes d’occupation de l’espace public, la redevance que payent les restaurants pour pouvoir s’installer sur les places ou dans les rues. D’autres initiatives sont proposées : le Département 13 va mettre en place un pass « tables » à la rentrée accompagné d’une grande tournée MPGastronomie dans les Bouches du Rhône pour valoriser les restaurants. A Draguignan, ce sont 11.000 ticket-restaurants qui vont être distribués à la population.
Enfin au niveau national, les restaurateurs continuent de bénéficier du chômage partiel et d’aides spécifiques. Par exemple, la CARSAT leur finance à hauteur de 50% les aménagements nécessaires pour l’accueil dans de bonnes conditions sanitaires.
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