À Marseille, la rentrée culturelle s’ouvre sous le signe de la jeune création. Chaque année, l’exposition des diplômé·es des Beaux-Arts de Marseille attire le regard sur une génération d’artistes en pleine transition, entre l’école et le monde professionnel. L’édition 2025, baptisée Entre deux eaux, propose une plongée dans leurs préoccupations écologiques, politiques et intimes, mais aussi dans leurs rêves d’avenir.
Pour la quatrième année consécutive, l’école des Beaux-Arts de Marseille présente les travaux de ses étudiant·es fraîchement diplômé·es du DNSEP en art et design. L’événement, conçu sous le commissariat de Line Ajan, se veut à la fois un rituel de sortie et un tremplin vers l’avenir professionnel pour ces jeunes artistes. L’exposition s’ouvre au grand public ce vendredi avec une performance de Baptiste Mauriat à 16h30 dans l’espace d’exposition de la Tour, à la Friche Belle de Mai, au 5e étage.
Intitulée « Entre deux eaux », l’exposition s’inspire du contexte singulier de Marseille – une ville bordée par la Méditerranée – mais aussi de la sensation de flottement qui accompagne la sortie d’une école d’art : entre promesses d’avenir et précarité économique.
L’eau agit ici comme un fil conducteur, métaphore des passages et des transmissions, mais aussi vecteur de récits diasporiques, de mémoires familiales et de luttes intergénérationnelles.
Les 39 diplômé·es de cette promotion présentent des œuvres réalisées entre 2023 et 2025, traversées par les préoccupations écologiques, territoriales et sociopolitiques. L’exposition laisse apparaître un monde instable et traversé par ce que l’essayiste Rob Nixon a nommé une « violence lente » : discriminations, impacts environnementaux de la colonisation, guerres impérialistes, crises économiques et néolibérales. Ces réalités globales se reflètent dans des productions où s’entremêlent inquiétude, engagement et tentative de réenchantement.
À travers cette mosaïque d’approches, les diplômé·es proposent une lecture sensible du monde actuel, oscillant entre inquiétude et désir de transformation. Comme l’écrit Karim Kattan dans Hortus Conclusus, la mer peut être « un scandale de bleu, un fracas du désir » : un élan poétique que l’exposition s’efforce d’incarner.
La Tour – La Fiche Belle de Mai
Du 30 août au 28 septembre 2025
Ouvert du mercredi au dimanche après-midi
Tarifs : 5€-8 €
Le détail des informations à trouver ici sur le site