En partenariat avec la Friche Belle de Mai et en partenariat avec le Journal Ventilo
« L’île est un laboratoire pour re-penser la civilisation (...) ce qui m’intéresse vraiment c’est de m’aventurer vers de nouvelles possibilités pour danser. »
Dans le roman de Michel Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Robinson se perd dans le paysage jusqu’à ce que sa rencontre avec l’Autre le conduise à une ré-invention totale de son être. La danse s’attache à maintenir vivant le moment crucial de la rencontre, celui où l’invention d’un accord nouveau entre les corps est encore possible. Immergé dans la musique de Lorenzo Bianchi Hoesch et transformé par l’intervention de l’artiste Luca Trevisani, Robinson habite un espace qui naît lorsqu’il se décide à sortir de lui-même pour habiter le monde.
« Michel Tournier relit Robinson en bouleversant la dynamique de Defoe : l’île n’est plus le lieu où mesurer tout ce qui peut l’être, mais devient celui de la métamorphose. La rencontre entre Robinson et Vendredi est préparée par cette immersion du naufragé dans l’incompréhensible. La chorégraphie est toute ici, dans cette anxiété de mesure du corps de l’autre : rééquilibrer l’exactitude métrique dans la relation à ce qui arrive à côté de chaque corps. Cerner les contours de l’autre avec une précision qui est intéressante seulement parce que produite par la décadence de ce qui l’entoure. Commencer à définir de nouveaux instruments pour considérer la solitude de la figure humaine dans le paysage - ce qui est finalement le propre du roman d’aventure : ouvrir l’image de l’ailleurs. »