135 œuvres de Cezanne provenant de 11 pays. Le Muset Granet a vu les choses en grand, presque trop parfois, quand des dizaines d’œuvres de Cezanne s’exposent côte à côte.
Pendant plusieurs années, Bruno Ely, le commissaire général de l’exposition et conservateur en chef du musée Granet a contacté les musées et collectionneurs privés du monde entier pour rassembler en un seul lieu tout parcours retraçant l’œuvre de Cezanne, de ses débuts à son dernier souffle.
Boston, Chicago, Londres, Los Angeles, Paris, New York, Tokyo, Washington, Zurich… Tous les grands musées du Monde ont prêté au moins l’une de leurs œuvres de Cezanne pour cette exposition événement. Jamais depuis son vivant, Aix n’avait accueilli autant d’œuvres de Cezanne. Certaines œuvres ont même été prêtées à la dernière minute, quelques jours avant le début de l’exposition, comme si, pour leur propriétaire, ne pas y être aurait été une erreur historique.
Le résultat est souvent impressionnant. La thématique de cette exposition fait écho à la rénovation de la bastide du Jas de Bouffan, ce lieu emblématique de son enfance où il a fait ses premiers coups de pinceau. Ainsi, son Grand Salon a ainsi été reconstitué au début du parcours de l’exposition. Toute une salle du musée Granet, aux dimensions assez proches de l’originale située dans la bastide à l’ouest d’Aix a été transformée. Et contrairement à la bastide, ici on y replonge à l’époque de Cezanne avec environ 70% des œuvres originales qui y ont été rassemblées. On se retrouve donc réellement dans l’époque 1860-1870, avec 15 d’œuvres originales réunies pour la première fois et de façon tout à fait inédite.
Seules 5 œuvres sont absentes, c’est marginal, car c’est un exploit et une occasion unique de se retrouver au cœur du quotidien de Cezanne 160 ans plus tard.
Au travers du parcours sur deux étages, on comprend que le maître aixois est un perfectionniste. « Il pouvait passer jusqu’à 5 minutes entre chaque coup de pinceau, sachant qu’il s’y reprenait souvent à plusieurs fois » détaille Bruno Ely, le commisaire de l'exposition. Parfois même, il abandonnera certain éléments préférant laisser des trous blancs dans ces œuvres plutôt que de risquer de les rater.
« Cezanne était à la recherche de l’inattendu. Il cherchait à se dissocier d’une certaine réalité, dans une forme d’harmonie parallèle à la nature. » souligne Bruno Ely. Dans ses structures qui ne sont pas vraiment verticales, ses points de fuite divergents, ses couleurs chaudes et parfaitement mêlées, on comprend au fil de la visite comment il est devenu l’emblème du mouvement impressionniste. Même sans être un expert en histoire de l’art ou en peinture, on est forcément touché par cet art sincère et l’harmonie qu’il en dégage.
Au fil des salles, l’exposition explore toutes les thématiques abordées par Cezanne : Sa famille et ses amis, les paysages et son amour pour la Sainte Victoire mais aussi les différents lieux où il a vécu et immortalisé sur ses œuvres. La dernière partie de l’exposition aborde des aspects plus particuliers et thématiques : toute une salle est consacrée aux natures mortes, une autre aux nus, et aux baigneurs et baigneuses. Cezanne s’attachera aussi à peindre ceux qu’il côtoyait, ses amis mais aussi les paysans du Jas de Bouffan ou encore les paysages autour de Marseille à l’image de l’Estaque.
Plus de 350 000 visiteurs sont attendus jusqu'à la mi octobre. Il est impératif de réserver son créneau sur le site internet du musée car il n'y a pas de billetterie sur place compte tenu de l'affluence attendue.