Il y a plus de 160 ans, Henri-Jacques Espérandieu imaginait la basilique de Notre Dame de la Garde, au sommet de cette colline qui domine la ville.
Depuis, le site n’a plus beaucoup évolué. Pire, certains éléments comme le funiculaire ont été démontés en 1974. Vieillissante, démodée et boudée par les touristes… Il était temps de lui offrir des travaux d’ampleur et lui permettre de redevenir un moteur du tourisme à Marseille.
Le coût de son entretien a bondi ses dernières années et l’actuelle statue commence à menacer de s’effondrer. Le diocèse était face à un dilemme pour équilibrer ses comptes : soit la rendre payante, comme ce sera le cas à Notre Dame de Paris, soit augmenter considérablement le nombre de visiteurs. Très attaché à la gratuité, c’est donc la seconde option qui a été retenue : doubler le nombre de visiteurs en cinq ans et atteindre les 4 millions par an.
Pour cela d'importants travaux de modernisation sont lancés depuis quelques semaines. La statue est en cours de démontage, derrière un imposant échafaudage.
Pour atteindre ces objectifs, le diocèse travaille avec le cabinet conseil Gall & Jaad. « Jesus Christ a été le first influenceur, il existe depuis plus de 2000 ans. Mais today, il est temps de faire une upgrade, une mise à jour. Les jeunes sont sur Tik Tok. J.Chris c’est pour les boomers. Nous ne sommes plus dans la course. » explique Peter Boochazs qui a converti l’église à sa novlangue. On ne parle plus de « fidèles » mais de « followers », on ne parle plus de « messes » mais de « keynote ».
Pour atteindre 4 millions de visiteurs, le diocèse compte viser en priorité le marché américain, dont le panier moyen est bien plus élevé que celui des touristes européens. « Depuis l’élection de Trump, nous devons revoir nos valeurs, nous adapter à ce marché. Nous devons adopter les codes du masculinisme.» détaille le conseiller en marketing.
« Mettre une femme au sommet de la ville est considéré comme trop woke pour les Americains. Il faut désormais une incarnation masculine, qui porte des valeurs de puissance, qui domine la ville.» Peter Boochazs du cabinet Gall & Jaad
Le diocèse a donc suivi leurs conseils et pris cette grande décision : Exit la vierge Marie, ce sera désormais une incarnation masculine. Le cabinet conseil a testé secrètement auprès d’un panel de touristes français mais aussi américains quel « influenceur moderne » incarnerait au mieux les valeurs de la ville de Marseille. Le diocèse a ainsi proposé l’installation d’une statue de Jésus, comme c’est le cas à Rio de Janeiro par exemple. Le cabinet conseil a aussi testé des figures plus modernes issues du monde culturel et sportif.
Ce qui devait rester secret, et caché derrière une bâche blanche jusqu’à la rentrée a donc fuité ce weekend sur des réseaux sociaux : C’est Jul qui est retenu par cette étude.
Un choix qui s’inscrit aussi dans le respect de la loi laïcité : « Avec Jul, qui domine Marseille, nous évitons aussi le risque d’un procès pour prosélytisme comme c’était le cas avec la vierge » reconnait un conseiller anonymement.
Associé à l’atelier Sora, les conseillers du cabinet Gall & Jaad ont donc retenu cette création : « Jul est comme un dieu pour les Marseillais, c’est donc lui qui va éclairer le peuple phocéen. Son geste iconique est légèrement modifié, comme s’il priait pour ambiancer la ville. »
Remplacer une figure religieuse pas un artiste ne fait cependant pas l’unanimité. Certains membres de diocèse ont fait part de leur stupeur, face à un choix confié à un cabinet conseil parisien sans consulter les Marseillais.
La polémique est même remontée jusqu’au Vatican. Venu prier à l’automne 2023 dans la basilique, le Pape François n’aurait pas apprécié que cette décision ait été actée au moment où il était hospitalisé. Il a gardé un très bon souvenir de sa visite à Marseille et veut avoir lui aussi son mot à dire.
Une autre version de la statue a donc été transmise au diocèse de Marseille par le Vatican ce mardi 1er avril, et désormais elle ne trompe plus personne.
Un peu d’imagination, un peu d’IA et beaucoup de mauvaise foi… Non, non, la Bonne Mère restera bien au sommet de la ville. Les travaux d’embellissement ont réellement commencé et vont effectivement la cacher jusqu’à l’automne. Mais promis, dès que la bâche et les échafaudages seront enlevés, on retrouvera bien notre Bonne Mère, plus belle que jamais avec une nouvelle dorure.
Et pas besoin de touristes américains dopés aux hormones masculines, le diocèse de Marseille compte seulement sur la générosité des Marseillais pour l’aider à financer ses travaux, et notamment les 30 000 feuilles d’or qui vont lui permettre de briller sur toute la ville.
https://www.jesoutienslabonnemere.com/
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