« L’épreuve » est ici entendue dans toute sa polysémie : il s’agit de soumettre à l’expérience pour en éprouver les qualités :
L’épreuve du photographe, l’épreuve du voyageur, l’épreuve des peuples, l’épreuve de la poésie qui transcende, l’épreuve de l’art. Selon Lévi-Strauss, l’homme peut changer ses comportements car il est un être de culture(s). L’entendement et la sensibilité structurent sa perception des choses. L’art est donc primordial.
RÉFLEXIVITÉ(S) est un nom révélateur. La manifestation nous invite à la réflexivité dans nos intimités, un retour à soi qui permet véritablement la rencontre de l’autre.
RÉFLEXIVITÉ(S) est un confluent, espéré et conçu comme tel. Il est urgent de nous y rencontrer, sans fard, sans curiosité ethnologique déplacée, en tête-à-tête, en cœur-à-cœur, en âme-à-âme.
À RÉFLEXIVITÉ(S) les photographes partagent ce qu’on ne nous montre pas, témoignent de ce qu’ils veulent, de leurs hors-champs. Des écrivains ont été conviés à accompagner par une écriture spontanée le travail réalisé par ces photographes, invitant à voir au-delà de la surface des images.
Véronique de Viguerie (1978) est photoreporter, elle est basée à Paris. "Mon métier c’est de mettre un visage sur « l’Ennemi » pour mieux le cerner, le décrypter, lui rendre sa dimension humaine. Contrairement aux idées reçues, tout n’est pas noir dans les zones de guerre. A côté de l’horreur, il peut y avoir de la solidarité, de la bravoure, de l’honneur, de l’humanité et même parfois de la poésie.
Avec cette exposition, j’espère vous faire découvrir, objectivement, cette part
d’humanité que l’on retrouve en chacun. Ces photographies brisent les clichés pour nous permettre de nous émanciper de notre prisme en noir et blanc. "
LÉNA MAUGER est journaliste et rédactrice en chef des revues XXI et 6Mois. Avec La guerre en rose, Léna nous révèle une confidence de son amie photographe.
Pierre de Vallombreuse (1962) est un photo- graphe nomade, originaire du Pays Basque, il partage sa vie entre Paris et Portland (US). En 1988, Pierre de Vallombreuse foule pour la première fois les terres de cette Vallée, dans le sud des Philippines, qui abrite une ethnie Palawan les Tau’Batu, ou hommes des rochers.
Au travers d’un travail aussi sensible et poétique qu’ethnographique, il nous donne à voir le quotidien de ce peuple de la Vallée au milieu d’une nature idyllique, peu à peu bouleversés par la modernité et les influences extérieures.
50 photographies de sa série « PEUPLES » seront également présentées en projection, pour revivre ou découvrir ces images cultes.
SOPHIE-PULCHÉRIE GADMER, dramaturge, rédactrice et comédienne, nous livre un texte poétique, lyrique et bouleversant sur cette civilisation de l’oralité au cœur de la jungle.
Dmitry Markov (1982) est un photographe russe, ses clichés réalisés avec un iPhone sont des icônes de la vie des gens ordinaires d’une Russie provinciale. En partenariat avec la galerie Anna Nova à Saint-Petersbourg, Réflexivité(s) expose DOUCHA, une sélection de l’œuvre photographique ultime de Dmitry Markov.
KIRILL SEREBRENNIKOV, cinéaste et metteur en scène russe, à l’affiche aux festivals de Cannes et d’Avignon, offre ses mots sur celui qu’il élève au rang de « Cartier- Bresson » russe et nomme affectueusement, Dima « Le pèlerin enchanté ».
Édouard Elias (1991) est journaliste et photographe, il vit en France. Les routes migratoires vers l’Europe se ferment les unes après les autres, barrières des enclaves espagnoles en terre marocaine, accord entre l’Europe et la Turquie, fermeture des frontières des voisins de la Grèce, barbelés en Hongrie, Macédoine, Bulgarie. Une seule route reste « ouverte » : la plus dangereuse, celle en Méditerranée centrale dite du « Canal de Sicile ». En mars 2016, Édouard embarque sur l’AQUARIUS, un bateau humanitaire affrété par l’Organisation non gouvernementale SOS Méditerranée.
GWENAËLLE LENOIR, grand reporter freelance, a partagé le quotidien d’Édouard lors de différents reportages. Elle témoigne de son incroyable humanité.
Adrienne Surprenant (1992) est une photographe canadienne basée en France. De 2017 à 2021 Adrienne se rend à plusieurs reprises en République centrafricaine. La photojournaliste se fait raconter cauchemars et insomnies de personnes issues de différents milieux, des chefs de guerre en prison aux survivantes de violences sexuelles. Ces témoignages révèlent une dure réalité : les troubles du sommeil sont l’un des principaux symptômes de la mémoire traumatique du conflit qui déchire le pays depuis 2013.
Depuis la fiction des rêves, mais ancré dans la réalité qui les inspire, ce reportage
relate l’histoire d’un pays aux prises avec l’omniprésence de la violence et ses impacts sur la santé mentale.
Alors qu’Adrienne couvre la guerre en Ukraine, c’est sa sœur ADÈLE SURPRENANT, journaliste Freelance, qui nous raconte les origines de cette passion pour la photographie.
Gabrielle Duplantier (1978) est une photographe franco-américano-açorienne, elle réside au Pays basque. Gabrielle nous invite à ouvrir une boîte à secrets, secrets de l’enfance: rêveries, songes et mélancolies, douceur, timidité et arrogance, tous messages et symboles mystérieux. C’est une métaphore à l’universalité de l’enfance, photographiée en banlieue de Bayonne avec un regard tendre et sensible.
Le « Canto Libero » est le titre du texte que consacre CLAUDE NORI, photographe et éditeur, à Gabrielle Duplantier pour Réflexivité(s). Un hymne au talent incommensurable de cette artiste.
Pour Gabrielle encore, JEAN-BAPTISTE ANDREA, romancier, nous offre avec spontanéité ses mots. Un bonbon littéraire à déguster cet été.
Céline Croze (1982) est une artiste visuelle, elle est née à Casablanca et vit à Paris. ADIEXODO (Impasse en grec) est une œuvre inédite réalisée dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Adiexodo est une confrontation, une intrusion dans les nuits de ces âmes. Leurs corps étaient de nouveaux territoires qui me dévoilaient leurs vérités et leurs limites. Leurs cicatrices des frontières impénétrables. »
SIMON JOHANNIN, romancier et poète, apporte ses mots sur ce travail d’une densité extrême. « C’était très évident pour moi d’écrire cela et pas autre chose, c’est venu tout naturellement, et j’ai eu l’impression d’un dialogue fluide, facile, sans rien de forcé. En espérant que ça fonctionne au-delà de moi.
Anaïs Tondeur (1985) est une artiste ancrée dans la pensée écologique, elle vit et travaille à Paris. TCHERNOBYL HERBARIUM Le 26 avril 1986, à 1h23 minutes et 44 secondes, un test de puissance à la centrale de Tchernobyl, tourne à la catastrophe. Le coeur du réacteur n° 4 explose, laissant s’échapper un nuage de particules radioactives dans l’atmosphère. Plus de trois décennies après l’accident, les 30 km de la zone d’exclusion autour de la centrale sont à nouveau accessibles révélant une opulente végétation.
Ce projet est composé d’un rayogramme par année passée depuis l’explosion. Ils sont créés par l’empreinte directe de spécimens d’un herbarium radioactif sur des plaques photosensibles.
MICHAEL MARDER est un philosophe canadien, professeur à l’Université du Pays basque (Espagne), spécialiste de philosophie environnementale et de pensée écologique. Il a lui-même été victime, enfant, de radiations alors qu’il séjournait dans un sanatorium au bord de la mer Noire lors de l’explosion de la centrale nucléaire. Son texte, Explosions de lumière, met en relief le travail réalisé par Anaïs : « Les images sont les traces matérielles d’un désastre invisible, capturées au seuil du visible par la puissance de l’art. »
MAYCO NAING est une figure importante de la photographie asiatique, elle est née en Birmanie et réside en France. Le recueil Printemps Birman présente 14 poètes birmans et rohingyas et 6 photographes, tous exilés, emprisonnés ou assassinés par les militaires depuis le coup d’État de février 2021. Leurs oeuvres sont des témoignages traversés d’étonnement, de colère et de détermination.
ISABELLE HA EAV est une artiste française d’origine sino-hispanique, elle vit à Marseille. Préfacé par la romancière WENDY LAW-YONE, cet ouvrage entend donner voix aux poètes et photographes qui participent ou ont participé au mouvement de résistance civile connu comme «Myanmar Spring», sévèrement réprimé par la junte au pouvoir.
Les 3 premiers jours sont consacrés aux rencontres et échanges entre les artistes
et le public. Des projections sont diffusées dont le travail réalisé actuellement en Ukraine. Une librairie éphémère est créée sur place en partenariat avec la librairie La rumeur des crêtes. Un catalogue de la manifestation est édité par Les éditions de Juillet.
Des ateliers photos sous l’égide de ces photographes sont proposés tout au long de l’année.
Une résidence d’artiste débute cet hiver. En 2023 un débat sur l’ethno-photographie réunira photographes, historiens, anthropologues, journalistes, éditeurs, romanciers et explorateurs.
INFOS PRATIQUES
LIEUX
La Fruitière numérique
Avenue du 8 mai 1945
84160 Lourmarin
HORAIRES
Lundi 14h—18h30
Mardi au Vendredi 9h—18h30
Samedi 9h—18h
Nocturnes les 14 et 15 Juillet
ACCÈS
Gare Avignon TGV 65km
Gare Aix en Provence TGV 45km
Aéroport Marseille Provence 56km
PARKINGS
2 parkings gratuits à moins de 200m
TARIFS
Tarif unique : 9 €
Gratuit jusqu’à 22 ans