L'image est surréaliste dans le hall de l'aéroport Marseille Provence. Des guichets d'enregistrement déserts, des comptoirs vides, les commerces fermés, des tableaux d'informations tout rouge de vols annulés... On croise une dizaine de personne au grand maximum dans l'immense bâtiment.
Le secteur aérien subit une crise profonde liée au confinement des populations. "le trafic a tout simplement baissé entre 80 et 90%" explique Alexandre de Juniac, président de l'IATA, l’association du transport aérien international, chez nos confrères de BFM Business. Certaines compagnies comme Ryanair ont carrément décidé de ne plus faire voler leurs appareils.
Quand les aéroports ne ferment pas entièrement, ils réduisent considérablement leurs capacités.
A Marseille, le trafic a baissé de 90%. L'aéroport a regroupé tous les vols restants sur un seul terminal. Le terminal 2 des low cost et le terminal 1 hall A des vols internationaux sont désormais fermés.
Ainsi, cette semaine, il ne subsiste plus qu'une vingtaine de vols qui sont assurés quotidiennement quand habituellement l'aéroport en propose plus d'une centaine.
> Le détail des dispositions Covid19 de l'Aéroport Marseille Provence
L'aéroport a ainsi mis en place un "Plan de Continuité des Activités (PCA) d’Aéroport Marseille Provence, dont le défi dans les jours et semaines à venir est d’assurer la mission de service public d’accueil minimal des vols et des passagers, tout en respectant le dispositif de confinement mis en place par le gouvernement."
Les vols hors Union Européenne sont désormais interdits. Seules quelques opérations de rapatriement ont été organisées la semaine derniere, notamment pour évacuer les croisiéristes qui avaient débarqués à Marseille et des Français bloqués à l'étranger. Il ne subsiste donc en vols commerciaux qu'un service minimum opéré dans l'Union Européenne et les vols qui s'inscrive dans la continuité territoriale, comme avec la Corse par exemple. Pour embarquer, il faut justifier d'une activité professionnelle indispensable ou un motif de santé par exemple.
Seule exception à cette chute: le fret. Chronopost, DHL, TNT continuent à faire voler leurs avions pour délivrer du fret. Une activité qui se maintient et qui devient encore plus essentielle, car elle permet aussi de transporter du matériel médical et de protection.
L'IATA évalue le manque à gagner à 252 milliards de dollars, ce qui correspond à 40% du chiffre d'affaire annuel des compagnies. Faute d'un plan de sauvetage rapide et massif, de nombreuses compagnies pourraient faire faillite.
Dans une région où le tourisme est vecteur d'activité essentiel, les conséquences risquent d'être considérables. "Nous allons perdre 10 ans d'investissements" confiait Renaud Muselier, le Président de la région Provence Alpes Côtes d'Azur il y a une douzaine de jours, c'était avant le début du confinement.