Une question court à travers le roman "La ronde de nuit" de Patrick Modiano : celle du double jeu qui fait de vous un traître. Le protagoniste, qui travaille pour la Gestapo française, infiltre un réseau de la Résistance. Happé par les uns et par les autres, il ne sait pas être traître, il ne sait pas être héros. Bâtard de tout, il hésite entre deux mondes. Cette valse–hésitation est pour lui une quête d’identité angoissée. Elle l’entraîne vers un terme jusqu’au bout mystérieux : le martyre.