Dès 19h30, le public, venu en nombre, a su patienter entre feux d’artifice et animations. L’ancien dock à ciel ouvert recevait fanfare et buvettes comme pour faire revivre ce lieu dévasté par les flammes. En attendant le début des concerts, le public s’est retrouvé plongé dans une ambiance féria. Une petite arène a été installée où des jeunes de l’école taurine d’Arles effectuaient quelques courses. Dans le public, les plus courageux ont même pu montrer qu’ils n’étaient pas effrayés face à la belle vachette rentrée dans l’arène. Même pas peur ! Tout juste une petite hésitation avant de traverser l’arène ! Heureusement le chauffeur de salle lançait des « Faut y aller vous risquez rien, c’est du sable ! » mais aussi des « ouh la la ty es mort… »
21h : le public commence à s’installer sous la passerelle et c’est Origines Controlées qui ouvre le bal. Mouss & Hakim, les frangins du groupe Zebda accompagnés de six musiciens emmènent le public dans une musique festive aux couleurs orientales. « Adieu la France, bonjour l’Algérie (…) fini souffrance fini l’indifférence». Une belle manière de témoigner de la souffrance des immigrés. Le public est emballé par ces rythmes entraînants !
Du monde sous la passerelle mais également dans les moindres recoins du lieu. Dans la salle des sucres le groupe d’Istambul : Un DJ, une clarinette, des percussions, voici Techno Roman Project qui propose une musique electro tsigane des plus envoûtantes avec des sonorités venues d’ailleurs. Le public est transporté dans un tout autre univers.
Une heure plus tard la passerelle se retrouve envahie. Difficile alors de se trouver une place : le monde est partout. L’impatience se fait ressentir, le public n’attendait qu’eux. Sans une minute de retard les Massilia Sound System rentrent sur scène comme dans une arène. Ca y est, c’est sûr, ils sont de retour ! C’est un vrai show qui débute avec une chanson de leur dernier album « Oai e Libertat ». Plus tard, ils offrent au public leur grands classiques comme « Et rou la la bouteille sur bouteille… ». Une ambiance des plus chaude prend place au dock, un vrai « Oaï » comme on les aime !
Il commence à se faire tard, le public a encore soif de musique et la discothèque n’a pas dit son dernier mot ! Baby G, Doctor Batonga et Dj Bobzilla se relaient pour mettre le feu !
Samedi soir, Marseille, deuxième jour. Retour au dock des Suds.
Goran Bregovic et son orchestre de 40 musiciens nous emmènent dans un voyage cinématographique à travers les musiques cultes telles que Le temps des Gitans, La Reine Margot, etc.
Entre douceur des voix et puissance de l’orchestre, le public a pu passer d’un sentiment à l’autre. Pendant trois heures, Goran a fait des prouesses musicales et, pour finir avec un peu d’humour, le public a eu le privilège d’entendre des chansons pour boire et des chansons d’enterrements.
Tout autre ambiance dans la salle des Sucres où le public était convié à un voyage aux antipodes avec le grand Orchestre de Zanzibar. Instrument traditionnel et cœur de voix venus de l’Océan Indien : le dépaysement était total.
Retour sous la passerelle. Suzanne Vega prend place sur scène vers 23h30. Autre ambiance, plus intime, pour cette chanteuse venue de New York avec « Beauty and Crime », son tout dernier album. Un événement car la chanteuse se fait plutôt rare sur scène (c'est d'ailleurs son seul concert en France). Elle partagera sa grande sensibilité avec le public.
Un nouveau tour du monde musical s’achèvera tard dans la nuit sur le Docks des suds. La température aura baissé de quelques degrés mais la musique a réchauffé l’ambiance !
La soirée du 21, instants vidéo
Reportage : Pauline Volton / JB Fontana