Le chantier de la rénovation de la statue de la Bonne Mère touche à son terme. Dans deux jours, dès jeudi, l’imposant échafaudage va progressivement être démonté, avant son inauguration officielle annoncée pour le 7 décembre.
Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour permettre à la statue de la vierge d’être profondement rénovée, et notamment son opération de dorure. « C’est un travail en 10 étapes » explique l’architecte Xavier David, qui coordonne le chantier. La pose des 40 000 feuilles d’or a été l’avant dernière étape avant la pose d'un vernis.
Un hublot, permet d'accéder au sommet de la statue
Désormais ce travail de rénovation et de dorure est terminé, place désormais au démontage du chantier. Les ouvriers ont tout d’abord nettoyé la statue et procédé à quelques réparation sur sa structure. La Bonne Mère subit environ en moyenne 5 impacts de foudre par an. « Un impact important pourrait détruire totalement la statue » prévient l’architecte.
Mais jusqu’à présent, grâce à l’action du paratonnerre et des petites pointes placées sur la couronne, la foudre n’a jamais fait de dégâts à Notre-Dame de la Garde.
Ce sont davantage les Allemands, au moment de la libération de Marseille en août 1944 qui ont, par vengeance, causé des dommages à la statue et à la tour. « Des impacts d’obus ont touché la tour et auraient même pu la détruire s’ils avaient touché les angles » explique l’architecte. Sur la statue, 8 impacts de balles ont été relevés, dont certains provenant de tirs intentionnels de la DCA allemande.
Outre la réparation de ces impacts, des travaux ont été réalisés pour restaurer la statue victime de corrosion sur certains points, et notamment la couronne. « le choix a été fait de la démonter pour y apporter des réparations plus importantes » précise Xavier David, et notamment une consolidation de sa structure. Si elle a pu être descendue par l'échafaudage et l'ascenceur de chantier, sa repose s'est faite par hélicoptère en début de semaine.
De petites fissures ont également été réparées sur la structure de la statue. Le choix a été fait de tout réparer et redorer in situ. Démonter la statue en entier, avec ses 10 mètres de haut et 8 tonnes étaient un chantier impossible à imaginer.
Il faut savoir qu’à son installation en 1569, la statue avait été hissée en tronçons de 2 mètres de haut et assemblée au sommet de la basilique. Sans grue ni hélicoptère, il avait alors fallu imaginer pour les architectes de l’atelier Christofle un échafaudage en bois et en poutres pour installer la statue.
La statue de Notre-Dame de la Garde, de par sa position particulière, est particulièrement soumise aux aléas de la météo. Si l’air chargé d’embruns salés ne pose pas de problèmes aux dorures, c’est davantage le vent qui pourrait la fragiliser. La Bonne Mère est prévue pour résister à des rafales jusqu’à 200km/h. « Lors de forts coups de vent, elle peut bouger de 2 à 3 cm » explique l’architecte.
Les travaux de rénovation et la nouvelle dorure sont prévus pour durer entre 40 et 45 ans. Le fait que le chantier ait pu être réalisé dans des conditions optimales, avec notamment une « mise sous cloche » pendant les travaux permettant la pose des feuilles d’or sans poussière extérieures, doit permettre d’augmenter la durée de conservation de cette brillance.
L’inauguration de la basilique Notre-Dame de la Garde rénovée avec sa statue de la Bonne Mère, mais aussi la restauration des anges en pierre est prévue le 7 décembre, avec des cérémonies religieuses et un grand son et lumière.
Malgré les échafaudages, la Bonne Mère et son petit Jésus continuent de protéger Marseille
