Depuis sa réouverture intégrale en 2021, le Musée d’Art de Toulon n’avait que peu d’acquisitions importantes. Mais le Papa Noël est passé en avance pour ses visiteurs : Voici deux nouvelles acquisitions présentées au public depuis ce vendredi et trouvent toute leur place dans ce grand musée de la Ville de Toulon.
Car « en tant que "Musée de France", le Musée d’Art de Toulon (MAT) se doit de répondre à une mission exigeante : préserver, étudier, enrichir, restaurer et transmettre ses collections aux générations futures » souligne la Ville de Toulon
La première œuvre acquise ne passe pas inaperçue en parcourant le musée : Une toile monumentale de Vincent Courdouan datée de 1870 qui représente une vue de la rade de Toulon. Avec des dimensions XXL, 210cm par 300cm, impossible de la rater mais on retient aussi sa remarquable qualité picturale, offrant un témoignage précieux sur la rade de Toulon à la fin du XIXe siècle.
« La majestueuse toile de Vincent Courdouan, "Vue de la rade de Toulon en 1870", une œuvre exceptionnelle, sauvée d’un départ à l’étranger et désormais protégé à jamais dans nos collections, qui vient compléter les 134 pièces déjà présentes dans le fonds du Musée. »
Josée Massi, Maire de Toulon
L’œuvre de Vincent Courdouan représente une scène de vie quotidienne où l’on voit une famille profitant d’un déjeuner en plein air, une illustration des pratiques sociales et des loisirs du XIXe siècle. Cet accrochage est temporaire car le tableau doit être prochainement restauré. Il rejoindra ensuite les autres oeuvres de l’artiste dans la salle présentant les collections permanentes du MAT.
« Vincent Courdouan, figure centrale de l’École de peinture provençale, est né à Toulon en 1810. (…) Il y immortalise les paysages locaux à travers de nombreuses oeuvres. En 1833, il est élu membre de l’Académie du Var, puis devient professeur de dessin à l’École de la Marine de Toulon et directeur du Musée de la ville. Il décède à Toulon le 8 décembre 1893, laissant derrière lui un héritage artistique majeur. Très à l’aise dans les grands formats, tant à l’huile qu’au fusain, Courdouan montre ici son incontestable talent de grand décorateur. Plusieurs oeuvres monumentales lui furent en effet commandées pour ornées les salles de réceptions des palaces de de la région toulonnaise : Le Grand Hôtel de Toulon et l’Hôtel des Iles d’Or à Hyères. D’autres décoraient des lieux publics à l’instar de la Caisse d’Epargne de Toulon, la Cercle de la Méditerranée ou la Prud’homie des pêcheurs. » explique le service culture de la Ville de Toulon.
« Aquarelles en Fleurs : Études du jardin botanique de la Marine de Toulon » C’est un ensemble de 400 aquarelles botaniques rares, d’une grande valeur scientifique et artistique, acquis lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s France et qui met en lumière le jardin botanique de la Marine à Toulon. Il fait aujourd’hui pleinement parti du jardi Alexandre Ier, classé "jardin remarquable. « Grâce à son climat méditerranéen et sa position stratégique, le jardin de Toulon a permis l’acclimatation de nombreuses espèces en provenance d’Afrique, d’Asie, et d’Amérique. » souligne le service culture de la Ville de Toulon.
Quelques unes de ces belles aquarelles représentant des fleurs et plantes sont désormais exposées au Cabinet d’Arts graphiques du musée.
« Réalisées sur nature par des dessinateurs bénévoles entre 1794 et 1827, ces aquarelles offrent un précieux aperçu de la diversité du jardin où étaient cultivées des espèces des cinq continents. Chaque dessin présente la plante dans son ensemble ainsi que des détails précis de son anatomie tels que les graines, pétales, fleurs, coques…. Chaque illustration est également accompagnée de notes détaillant les caractéristiques des plantes, leur origine, leur culture et leur floraison. »
Cette exposition est déployée en deux volets, l’un jusqu’au 23 février puis le second du 8 mars au 18 mai 2025. 80 aquarelles y seront présentées à chaque fois. « En effet, afin de garantir leur conservation optimale, ces aquarelles ne peuvent être exposées que pour une durée maximale de trois mois tous les cinq ans. La première partie sera visible du 14 décembre 2024 au 23 février 2025, tandis que la seconde se tiendra du 8 mars au 18 mai 2025. » précise le service culturel de la Ville de Toulon.
« Cette exposition offre une occasion unique de redécouvrir le rôle essentiel du jardin botanique de la Marine de Toulon au XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles dans l’avancée des connaissances botaniques, à travers des oeuvres qui allient rigueur scientifique et beauté artistique. »
« Cette exposition rend également hommage aux deux directeurs emblématiques du jardin. François Martin (1733-1817), son premier responsable, a introduit de nouvelles cultures, comme celle du coton, et est à l’origine cette précieuse collection d’aquarelles botaniques. Son successeur, Gaspard-Nicolas Robert (1776-1857), a poursuivi cet héritage en documentant plus de 3 289 espèces et en introduisant pour la première fois en France la culture du néflier du Japon.
Bien que le jardin botanique ait fermé définitivement en 1884, une partie de son ancien emplacement est aujourd’hui préservée au sein du jardin Alexandre Ier au coeur du quartier Chalucet.
Les aquarelles présentées dans cette exposition sont le fruit d’un travail minutieux réalisé par des dessinateurs bénévoles sous la supervision de Martin et Robert. Chaque illustration, réalisée d’après nature, capture avec une précision scientifique exceptionnelle les détails anatomiques des plantes tout en mettant en valeur leur beauté esthétique. Ces oeuvres synthétisent les différentes phases de croissance et de floraison des plantes, permettant ainsi une documentation rigoureuse des espèces acclimatées. »
crédit photos: Ville de Toulon
