Cette année, le Grand Prix de France attend plus de 200.000 visiteurs. Un pic à 70.000 personnes est attendu le dimanche, déjà sold-out, et persque autant le samedi.
Pour éviter les déboires liés à la saturation des axes routiers comme en 2018, le Grand Prix de France se lance cette année dans une politique de mobilité très ambitieuse. Il n’avait pas réellement le choix, en 2018, il y avait eu 150.000 visiteurs et des embouteillages monstres. En 2019, les problèmes avaient été résolus grâce aux navettes, mais la fréquentation avait baissée.
Cette année, le Grand Prix de France s’apprête donc à battre tous les records de fréquentation, et c’est donc un dispositif hors-norme qui est imaginé par les équipes du GIP Grand Prix de France depuis des mois.
« On va créer un réseau éphémère de transport en commun équivalent à celui d’une ville de 100.000 habitants, il y en a moins de 40 en France. » Ludovic ARNAULT, responsable du pôle mobilité au Grand Prix de France.
L’objectif cette année, c’est de faire fonctionner au maximum les parkings relais situés dans sept villes autour du circuit et d’utiliser les navettes.
Le Grand Prix prend le pari de garantir un temps de trajet inférieur à une heure entre le point de départ du parking et l’arrivée sur le circuit.
« Venir au Grand Prix de France, c’est utiliser les parkings relai par défaut » explique Ludovic ARNAULT. Quand en 2018, les parkings avaient accueilli 25.000 visiteurs, il espère cette année voir ce nombre réduit à 9.000 véhicules.
C'est LA solution à privilégier selon les organisateurs: utiliser les navettes gratuites au départ des parkings relais eux aussi gratuits.
Une cinquantaine de parkings vont être mobilisés pour accueillir un maximum de véhicules répartis sur sept grandes zones de parking : Aubagne, Roquefort la Bédoule, La Ciotat, St Cyr sur Mer, Bandol, Le Beausset et Signes.
Chaque zone bénéficiera d'une ligne de car faisant des rotations directes avec le circuit de 6h à 23h. Pour les utiliser les parkings relais et les navettes gratuites, il est obligatoire se s'inscrire au préalable sur www.gpfrance.com
Chaque jour, jour 400 cars feront, en cumulé, jusqu’à 1200 trajets aller/retour par jour.
C’est un chiffre réellement énorme. A titre de comparaison, le réseau Mistral des bus de la ville de Toulon ne dispose que de 353 bus.
Pour trouver ces 400 cars, le GIP du Grand Prix de France a du lancer un appel d’offre hors normes, c’est la RDT13 associée à Transdev qui ont remporté le marché. Ils étaient parmi les rares structures à avoir l’envergure de mobiliser autant de car d’un coup.
Pour cela, il a fallu trouver des cars et des chauffeur dans tout le sud de la France, de Grenoble à Bordeaux pour atteindre ce chiffre impressionnant de 400 véhicules.
400 cars qui convergent au Circuit Paul Ricard, ça ne va pas passer inaperçu. Deux immenses gares routières vont être créées à proximité du circuit. L’une au nord, l’autre au sud.
Là aussi, on est sur des capacités dignes des plus grandes villes : 25 quais d’accueil pour chacune, 14 lignes de car, un départ toutes les 8 minutes et au total jusqu’à 40.000 spectateurs transportés par jour.
A ces deux gares routières, s'ajoute à proximité, de nombreux espaces pour permettre de 'stocker' temporairement ces nombreux cars entre les rotations.
C’est du jamais vu pour un événement sportif ou culturel en France souligne le staff du GIP Grand Prix de France.
Entre les chauffeurs, les personnels d’accueil, les gendarmes sur les routes, près de 2000 personnes vont travailler sur le Grand Prix de France pour ces enjeux de mobilité.
Au total, le nombre de cars devrait davantage se rapprocher des 500, car, outre ces 400 cars engagés pour le transport avec les parkings relai, il faut aussi en rajouter une cinquantaine pour la navette Express GP au départ des centres ville d’Aix en Provence, Marseille et Toulon.
La navette Express GP est une liaison directe au départ des gares de Marseille, Aix centre ville (gare routière) et Toulon. Proposée à 25€ aller-retour, elle proposera des deux départs toutes les 5 minutes le matin entre 7h et 10h et de même pour les retours entre 19h et 21h (infos en ligne ici).
Une vingtaine de car supplémentaires assureront la liaison entre la gare SNCF de La Ciotat et le circuit Paul Ricard, enfin une trentaine de bus fonctionneront sur le site du Grand Prix pour les liaisons à proximité.
En amont du Grand Prix, c’est déjà l’effervescence dans le bureau mobilité installé dans l’aéroport du Castellet. Une quinzaine de personnes se chargent d’appeler chaque personne qui a acheté un billet pour lui proposer une solution personnalisée pour venir dans les meilleures conditions au Grand Prix : Covoiturage, parking relai, navette, ou parking payant. Pour chaque spectateur, un opérateur prend le temps de lui expliquer la meilleure option sur mesure. A ce jour, 24.000 appels ont déjà été réalisés.
C’est aussi un moyen d’informer les visiteurs sur les risques de contrefaçon. La situation et le format du Grand Prix font qu’il n’y a pas de vendeurs à la sauvette, mais le GIP Grand Prix de France a mis en place une bourse d’échange qui permet de certifier le transfert des billets et de garantir aux acheteurs de leur bonne validité.
Une TGV spécial est affrété depuis Paris et Lyon le dimanche 24 juillet. Il permettra de transporter un millier de personnes.
Mais c’est sur les transports régionaux que l’effort est le plus grand. Vendredi, samedi, et dimanche, il y aura un TER tous les quarts d’heure entre Marseille, Toulon et La Ciotat. Outre ces nouveaux trains déployés, les capacités sont augmentées avec des rames qui passent d’une capacité de 700 à 1.300 personnes par train.
Une offre a été négociée, qui permet d’avoir un aller/retour pour 10€ pour les adultes et 5€ pour les enfants, quelque soit le point de départ dans la région PACA. Le billet inclus les trajets A/R en TER jusqu’à la gare de La Ciotat et la navette en car jusqu’au circuit du Castellet. (infos en ligne ici)
« On va économiser des milliers de kilomètres, car l’empreinte carbone majeure d’un événement comme le Grand Prix de France, ce sont les spectateurs » souligne Ludovic ARNAULT
Enfin, le meilleur moyen de réduire les difficultés de transport, c’est encore de les éviter en dormant sur place.
Pour cela, il faut choisir l’option camping installé à deux pas du circuit. C’est un mode d’hébergement couramment utilisé dans les compétitions automobiles et qui d’adaptent parfaitement à l’esprit du Grand Prix de France. Malheureusement, ce mode d'hébergement affiche déjà complet.
