Dans L’Envers du music-hall, publié en 1913, Colette rassemble une vingtaine de textes courts inspirés de la carrière de mime qu’elle a menée pendant cinq années en sillonnant la France et l’Europe. De cette expérience, Colette a rapporté des récits, des portraits et des anecdotes pris sur le vif avec, pour toile de fond, les gares et les hôtels minables. On peut y lire toute la tendresse de l’écrivaine pour ses compagnons de tournée, « ces abeilles pauvres et sans butin », dont elle esquisse la physionomie.
Danièle Lebrun se met seule en scène pour donner vie à ces textes qui n’ont pas été pensés pour le théâtre. Parfois, elle relate à la première personne du singulier, des histoires auxquelles Colette elle-même participe. Les per-sonnages sont esquissés, commentés. On (re)découvre Colette, à la fois personne et personnage, auteure et comédienne implacable, écrivaine. Qui mieux que la comédienne sensible et mordante qu’est Danièle Lebrun, pour se glisser dans la peau d’une telle femme ?