Pour commencer, tu mets un casque sur ta tête et tu glisses ton bras dans un trou à travers le mur. Une voix te parle. Elle est toujours là, douce, elle te guide. Des doigts vont te toucher, puis c'est une pointe qui te mord l'avant-bras. L'ambiguïté des sensations te plonge dans un trouble. Ta peau plie sous la pression, digitale et métallique, appliquée et continue, mais il n'y a pas de douleur. La voix s'est mise à te raconter une histoire, avec des mots et en chanson.
C'est un récit de notre temps, récit de migration obligée, commun et improbable, vécu, si actuel. La voix est celle de Basel Zaraa, un artiste palestinien, et il a dessiné quelque chose sur ton bras. Toi tu repars avec cette encre sur la peau. Combien de temps tiendras-tu sans regarder le petit dessin sur ton bras ? As-tu déjà saisi que tu emportes aussi ses empreintes à lui, le réfugié, noyées dans l'encre ?
Dans le cadre des Rencontres à l'échelle
10min de performance pour un spectateur