Il y a vingt ans, Anna Huber créa ce classique moderne, devenu une référence incontournable de la post-nouvelle danse. La preuve : elle tourne toujours, dans tous les sens du terme. Sur un carré réfléchissant, entourée du public, elle oscille et relie les extrêmes : sujet/objet, regardante/regardée, exhibition/invisibilité. Le titre, unsichtbarst, est un néologisme paradoxal, le superlatif d’un absolu. Comme si « invisible » permettait un comparatif ou une gradation…
Parfois Anna Huber s’arrête pour regarder le public, quand elle ausculte son corps par les plis de son costume, par le toucher, par son reflet au sol ou dans le regard des spectateurs, surgit cette étrangeté qui remet en cause la compréhension de soi et du monde.
Photo : © Sebastian Greuner