Rémy a vingt à peine. Il rappe la vie, celle qui respire encore, malgré la galère, le béton cannibale, l’horizon saturé. Il rappe le passé, aujourd’hui et demain, sa maman et la rue, les paradoxes et les espoirs. Il rappe moins pour briller que pour s’élever.
Il n’est pas là pour valider les raccourcis trompeurs qui dessinent depuis trente ans un ghetto autant géographique, physique que mental. Il est là pour raconter l’existence d’un jeune de France qui sait, depuis longtemps déjà, que l’homme vit et meurt seul et que le destin ne fait pas de prisonnier, qu’il faut le saisir sans jamais lâcher. Son premier album, chez Def Jam, “C’est Rémy”, n’est pas un énième disque de rap hexagonal, viril et menaçant, ego trip et kalash sur la banquette arrière.