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Reportage : Verdun et Celeste sur les planches de Paloma

Il fallait être motivé pour faire le trajet dans cette nuit glaciale du 24 février pour venir voir Verdun et Celeste sur les planches du « Club » de Paloma. La motivation, nous l'avons eue ! On vous raconte.

Publié par Redac . le 08/03/2018
Reportage : Verdun et Celeste sur les planches de Paloma

La dernière fois que j’ai vu Celeste, c’était un de leur premier concert. Cela s’était passé dans le sous-sol d’un bar parisien, en plein après-midi et ça avait duré, contre leur volonté, moins de 20 minutes. Frustration. Depuis, de la lave a coulé sur les pentes du cratère et Celeste est devenu un groupe majeur d’une scène post-metal florissante.

Mais d’abord, place à Verdun. Leur premier album, The Eternal Drift's Canticles, m’avait emballé mais leur récent set marseillais m’avait (légèrement) ennuyée, j’attendais donc une revanche. Les conditions à Paloma sont optimales et le sludge doom des montpelliérains se revêt de davantage de nuances et de profondeur. Les longs instants de méditations pré-déluge ont un réel effet. Quant aux batailles de tranchées, elles franchissent allègrement la ligne rouge. Pendant presque une heure d’incantations, Verdun déversent son venin, fleur au fusil et jusqu’à la dernière goutte. Seul le chant, ainsi que le jeu de scène associé ultra-exacerbé me font ponctuellement sortir du voyage à grand coup sur la nuque. Je ne peux pas m’empêcher de penser que Verdun n’a définitivement pas besoin de ça pour faire parler la poudre.

Obscurité absolue transpercée par quatre traits rouge vif. Viseurs encastrés sur le crâne, Celeste est prêt à en découdre. De la première à la dernière nanoseconde, les lyonnais vont pulvériser la moindre particule pénétrant dans leur champ d’action. D’album en album, j’ai l’impression que Celeste réduit le spectre autorisé à la lumière blanche pour conserver uniquement l’essence du chaos. Un chaos animé par un chant en français, arraché et viscéral, dont chaque syllabe est une traduction physique du désespoir et de la haine. Il est inutile de parler de style, Celeste a depuis longtemps forgé son propre écrin, au croisement de plusieurs genres et loin, très loin, des clichés ridicules. Sur scène, les tympans saignent et les yeux frémissent devant la foudre et les mouvements imprévisibles de ces 4 points rouge sang. Au-delà de l’épreuve tangible, Celeste est définitivement cet animal blessé qui laisse transparaitre en filigrane une émotion à fleur de peau. Brutal et beau.

 

Nicolas
Philippe ALBERTINI

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