Avec Louise Lecavalier, la scène est un ring où se livrent, en neuf rounds, mille batailles éphémères. Intempestives. Librement inspiré de la figure du Chevalier inexistant d’Italo Calvino, son personnage croise un écuyer, son double. Deux antihéros qui vont lutter de toutes leurs forces et courir contre le temps, et même à contre-courant ; se battre sans les armes quitte à y perdre l’âme ; se croiser sans cesse et se frôler à toute vitesse. À perdre haleine. Ils vont mener ensemble mille batailles avant de s’unir, enfin, de se coller, s’arc-bouter, s’enlacer et danser à l’unisson.
Menée à un train d’enfer par Louise Lecavalier, figure charismatique de La La La Human Steps (Edouard Lock) pendant dix-huit ans, la pièce développe une énergie ininterrompue et un souffle obsédant. En solo comme en duo avec son complice Robert Abubo, elle nous tient en haleine d’un bout à l’autre au gré du paysage sonore créé par Antoine Berthiaume, tantôt percussif et rythmique, tantôt mélancolique et sombre.
