Le spectacle était proposé en bi-frontal, c'est à dire avec des gradins sur deux côtés de scène opposés, une configuration taillée sur mesure pour la salle de travail du Pavillon noir où avait lieu la représentation/
Dans "Love Project", le chorégraphe explore les différentes facettes de l'amour au sens large puisqu'il est question de la dépendance à l'autre mais aussi de la sensualité, de l'amour platonique ... autant d'aspects qui peuvent constituer une définition de l'amour et dont le traitement privilégie toujours humour et intelligence plutôt que formalisme esthétique.
Ainsi, la pièce est-elle organisée en deux parties :
- Il y a d'abord l'amour cérébral, platonique sur "The Unanswered Question" de l’américain Charles Ives.
Quand Hervé Chaussard évoque l'attachement il accroche littéralement ses danseurs au sol, pour évoquer l'absence, le manque, il crée des ruptures et des instants de pause dans le mouvement.
Les symboles sont nombreux, il est impossible d’espérer en analyser toutes les références.
- En opposition, vient ensuite l'amour libéré et charnel, l'exaltation qui libère les sens et où le spectateur s'amuse beaucoup porté par le joyeux bric-à-brac vintage et kitsch qui constitue l'essentiel du décor, mais aussi par les costumes et bien sûr, par la musique du film "Barbarella" de Roger Vadim qui colle parfaitement à l'atmosphère délurée de cette création.
Bref, comme il le fait souvent au Pavillon Noir dont il est l'artiste invité, Hervé Chaussard démontrait donc en ce mois de novembre que l'on peut parler de sujets sérieux, universels, en les traitants sous un angle résolument décalé et sans se prendre au sérieux !