A l’écoute, c’est un flegme sexy et captivant qui fissure les baffles ; une eau qui dort, qui mord. S’il existe ici une logique, il n’y a aucun systématisme : la langue est anglaise mais elle est française quand l’émotion l’exige. La liberté, encore. Flows cinglants et airs enfantins côtoient ainsi pop moderne, musiques électroniques et contes barrés.
Chez Mai Lan, l’émotion n’a pas besoin d’être décrite. Elle n’est que spontanéité, évidence, explosion, et elle éclate ici comme chez les grands peintres, auteurs et plasticiens : on dirait presque que Mai Lan n’a rien travaillé, rien réfléchi, qu’elle a enregistré d’un seul trait ce qui sortait d’elle. La réalité est plus triviale : chez elle, l’art est ce geste limpide dont on devine à peine les coulisses.