Lieu intimement lié à son environnement, le musée Réattu bénéficie d'une vue idyllique sur le Rhône qui constitue sa plus belle carte postale, sa première « photographie ». En s'installant ici, les chevaliers de Malte inventaient, probablement sans l'imaginer, un paysage parfaitement cadré, qui allait aimanter la vision des artistes des siècles plus tard. Le premier fut Jacques Réattu, auquel succédèrent de nombreux peintres, sculpteurs et photographes, tous fascinés par cette perspective.
La sélection des œuvres illustre ainsi la diversité des regards et retrace la conquête perpétuelle des photographes de nouveaux territoires d'expression. Révélant le génie des lieux, décelant dans le corps des liens insoupçonnés à la nature, ils ne cessent d'inventer de nouvelles formes de paysages, repoussant toujours plus loin les limites du genre : des parcs naturels américains d'Ansel Adams aux corps-paysages de Lucien Clergue, des vues urbaines de Robert Doisneau aux lieux de mémoire photographiés par Jean-Claude Gautrand et Ambroise Tézenas.