Le regard émerveillé des enfants suffirait presque à résumer l'esprit de l'événement. De (presque) vrais pirates qui font une bataille navale, des combats de "cape et d'épée", de nombreux stands de découverte, des animaux, des friandises d'époque…
En cinq ans, cet événement original a su conquérir un large public, et pas seulement le cœur des enfants. La Ciotat a été une des rares villes à savoir résister à la Peste, et près de trois siècle plus tard, elle replonge dans ses heures héroïques. Pour l'occasion, tout le cœur historique de la ville s'est transformé. Sur le vieux port principalement, avec les stands et nombreuses animations et spectacles, mais également dans les ruelles du centre-ville pour la première fois. Rencontre avec Mireille Benedetti, la créatrice de cet événement.
L'événement prend chaque année de l'ampleur, pour 2006, vous avez décidé de conquérir les ruelles du centre ville ?
La mise en place de l'édition 2006 a été très difficile, un travail gigantesque pour relever ce défi. 70 000 personnes sont venues l'an dernier, on en attend 100 000 cette année! Pour cela, nous avons élargi la mise en scène au centre-ville, sur la rue des Poilus notamment. Nous avons voulu amener la fête au cœur de la ville.
Comment se prépare l'événement ?
La Ciotat 1720, ce sont plus de 600 bénévoles, complétés de 200 artistes. Au total, on pourra croiser 1000 personnes en costume.
Pour relever ce challenge, toute l'année, l'atelier de l'association travaille à la préparation des spectacles et la fabrication des costumes, plus de 100 par an. Nous avons une cinquantaine de bénévoles permanents à l'année, aucun salarié.
Bien sûr, nous avons le soutien de la mairie, notamment des équipes techniques, plus de cent personnes viennent nous aider, à la mise en place, la fabrication des décors, mais également au démontage. Lundi matin, la ville doit revenir au XXIe siècle, tout sera nettoyé.
Une des nouveautés de cette année, c'est une implication forte des commerçants ?
De très nombreux commerçants y travaillent depuis début mai. Ils se sont énormément impliqués dans la fabrication de leur costumes, de la décoration de leurs devantures et des animations. C'est un bonheur de voir comment ils jouent le jeu.
Pourtant tout à faillit être annulé, hier ( vendredi ), il y avait un gros orage en Provence…Nous avons subit un vrai déluge et une nuit blanche ! Au lieu de travailler ce vendredi après-midi, nous avons fini l'installation cette nuit et très tôt ce matin. Rien n'a été annulé, et, à l'arrivée du public ce samedi matin, tout était prêt!
Et l'affluence est au rendez-vous ! Quand le vieux port est entièrement rempli, on estime qu'il y a 35 000 personnes, en cette journée de samedi, à 17h, le cap des 50 000 personnes est sûrement atteint. Et aux premiers échos, les visiteurs sont heureux. C'est un très beau challenge, un vrai cirque, en direct, sans filet, et on le vit à 200% !
Comment se passe la création artistique de l'événement ?
J'essaye de réinventer une autre ville, La Ciotat au XVIIIe siècle, avec ses personnages, ses histoires, en intégrant toutes les classes sociales. Puis vient le travail, à proprement parlé, de mise en scène. Il y a d'abord, la partie apparente, les spectacles, comme l'arrivée des pirates, les bateaux, les processions…
Mais il y a aussi tout ce qui existe en continu. A chaque coin de rue, on retrouve des scènes de vie de l'époque. Tout doit apparaître spontané et original aux yeux de public, mais en amont c'est très préparé. Pour chaque espace scénique, on essaye de mélanger artistes et bénévoles.
Enfin, l'improvisation est aussi importante. C'est un espace de liberté, où ces acteurs jouent leur rôle, l'habit fait leur personnage.
Une petite anecdote ?
Un vrai mariage a été célébré ce samedi après-midi. Cela faisait cinq ans qu'ils étaient bénévoles à La Ciotat 1720, ils se sont dit "oui" en costume et toute la ville a fêté cet heureux événement !
Reportage : JB Fontana
La Ciotat 1720 en photos...