En plein cœur du 12ᵉ arrondissement de Marseille se trouve le parc de la Moline, un vaste espace vert de 11 hectares en pleine transformation depuis mars 2023. Labellisé "EcoJardin", ce parc fait l’objet d’un ambitieux programme de renaturation lancé par la Ville de Marseille dès 2020.
L’objectif : rapprocher la nature des habitants et faire face au dérèglement climatique, en transformant les parcs urbains en véritables îlots de fraîcheur.
Dès 2021, dans le cadre du « Plan Arbres », le parc de la Moline a vu s’implanter 130 arbres et 7 000 arbustes méditerranéens. Ces plantations participent à l’objectif municipal de 308 000 arbres plantés d’ici 2030.
Une ambition clairement affichée par Nassera Benmarina, l’adjointe au maire chargée des espaces verts, des parcs et des jardins de Marseille : « Le but est que chaque Marseillais soit au plus proche de la nature. Dans une ville très bétonnée, il nous semble essentiel de reprendre les parcs et de les adapter au réchauffement climatique. »
Uniquement des plantes provençales ont été plantées, résistantes à la chaleur et peu consommatrices d’eau. Chêne vert, pistachier, platane ou camphrier bordent désormais les allées. "On n’invente rien. Le but est de faire une ville plus verte tout en préservant le patrimoine existant", explique l'élue.
Pour accompagner cette politique publique, des spécialistes travaillent avec la mairie, notamment un écologue, une première à Marseille.
Ils travaillent avec des palettes végétales adaptées au climat, choisies avec soin. « En 2023, nous avons connu une sécheresse qui a duré neuf mois. Ces périodes sont de plus en plus longues et deviennent la norme. Nous devons nous entourer de personnel spécialisé », affirme Nassera Benmarina.
La gestion durable de l’eau est l’un des piliers de ces transformations. Le parc de la Moline est désormais équipé, depuis la fin de l’année dernière, d’un système d’arrosage intelligent.
Grâce à des sondes d’humidité, les végétaux peuvent « commander » leur propre irrigation. « Elle a soif, elle commande son eau, et le réseau d’arrosage démarre », explique Nassera Benmarina.
Ce dispositif a été expérimenté dans le parc de La Vieille Chapelle, et les résultats étaient impressionnants, jusqu’à 66 % d’économie d’eau par jour, soit l’équivalent de 14 000 bouteilles d’eau par jour au lieu de 130 000.
Ces systèmes d’arrosage devraient être mis en place d’ici 2027 dans 9 arrondissements de la ville en alerte sécheresse.
En plus de sa richesse écologique, le parc propose un « relais nature » de 5 000 m². Une maison de l’environnement dédiée à la sensibilisation qui accueille les écoles et les structures éducatives.
« Les Marseillais peuvent venir à la découverte des parcs, car ce sont leurs parcs. Si certaines restrictions existent, ce n’est pas pour les embêter, mais pour protéger ces lieux de vie », précise l’élue.
Depuis le début du chantier écologique, près de 690 000 € ont été investis pour la restauration du parc.
En 2025, d’autres équipements doivent voir le jour : un géoréférencement des arbres, un banc rouge contre les violences sexistes, un tri sélectif, ainsi que la poursuite de la modernisation des réseaux.
Un budget de 120 000 € est déjà prévu pour 2026, avec notamment la création d’une aire de jeux inclusive.
Enfin, une « prairie naturelle » a été aménagée pour favoriser la biodiversité locale. Certaines herbes hautes, bien qu’elles puissent surprendre, jouent un rôle essentiel dans le cycle de vie des insectes pollinisateurs.
« Ce n’est pas un parc remarquable comme les jardins à la française, mais c’est un parc où la nature choisit. », précise-t-elle.