Quatre jours après le drame et la désolation, l’heure est désormais à l’espoir du côté de Cavalière. L’espoir de pouvoir sauver la saison estivale et de réussir à tout remettre en état avant le retour des touristes.
Ce vendredi, la ministre chargée de la Ville, Juliette Méadel, est venue apporter le soutien de l’Etat auprès des acteurs locaux. Le classement en catastrophe naturelle aura lieu mercredi prochain, et permettra de faciliter les démarches administratives, notamment avec les assurances.
« On s'est dépêché d'obtenir un arrêté de catastrophe naturelle » explique la ministre « Ça va déclencher une prise en charge accélérée et puis surtout une aide de l'ensemble des personnes publiques qui sont là et qui vont pouvoir accélérer là-dessus. Ce qui est important, c'est qu'on montre qu’on un bloc réuni, on est là tous réunis, communes, préfet, région, état, pour faire face à cette une catastrophe naturelle. »
Dès la fin de l’orage, la commune a été au cœur du dispositif. Elle a redéployé tous ces services pour accompagner les victimes et réparer et nettoyer Cavalière. Aujourd’hui le constat est globalement positif : « les étapes avancent normalement » se réjouit enfin Gil Bernardi, le maire du Lavandou « Je dirais même relativement vite, puisque, quatre jours après, on arrive à avoir pratiquement de l'électricité partout, de l'eau demain partout, pas pour boire encore, mais on distribue de l'eau potable en bouteilles. Les routes commencent à être praticables partout. Concernant le pont, c’est le Département qui le gère. Il fait s’assurer de l’état de la dalle.»
Un des principaux dégâts de ces inondations, c’est la station d’épuration de Cavalière qui a été totalement envahie de boue et rendue hors service.
« L'assainissement, c'est le vrai problème. A savoir que tant qu'on ne pourra pas avoir une épuration de l'eau et rejeter de l'eau dans la Méditerranée qui soit de qualité baignable, on ne pourra pas ouvrir la baignade. Mais on a des dates, des étapes. On va pouvoir de nouveau admettre dans la station d'épuration les eaux usées pour lundi ou mardi. Et puis ensuite, en fonctionnement dégradé, pendant trois semaines. Mais ça va marcher au bout de trois semaines.» précise Gil Bernardi.
C’est la bonne nouvelle de ce travail acharné de remise en état de la station d’épuration par la Saur en charge de la gestion du site : « On espère pouvoir leur permettre de se baigner dans d'excellentes conditions, celles qui ont toujours prévalu à Cavalière et partout ailleurs sur les 12 plages notre commune, dans un délai de 2-3 semaines à un mois maximum. »
L’enthousiasme est de mise même si le maire n’exclut pas de mauvaises surprises. « Tous les réseaux n'ont pas été encore explorés. D’ici lundi et mardi, on aura une réponse, une certitude, une quasi-certitude, soyons encore prudents. Mais la saison va se faire, maintenant nous savons. »
En passant devant la pizzeria Le Grand Bleu ce vendredi, sur la rue principale de Cavalière, on n’imagine pas qu’il y a pu y avoir 70 cm de boue dans tout le restaurant quatre jours plus tôt. Depuis mardi, Andrea et toute sa famille s’activent pour tout nettoyer. « C’est une épreuve mais aussi une preuve de solidarité. On a même eu des clients qui sont venus nous aider à nettoyer ». Mais ce n’est qu’une première étape. Les machines, fours et équipement de cuisine sont foutus, et le challenge désormais va être de pouvoir les remplacer au plus vite. « On compte sur les assurances, car financièrement il nous faut entre 20 et 50 000 euros pour racheter ce matériel indispensable » explique Andrea.
De l’autre côté de la rue, on voit encore des imposants tas de gravas, de bois et de tissus remplis de boue. Le sous-sol de l’hôtel Surplage a été envahi par le ruisseau qui a débordé.
Malgré cela, Karine Boursier, la gérante de l’hôtel est optimiste : « On a été soutenus par plein de bénévoles, la commune, la sécurité civile et toutes nos équipes se sont mobilisées. On veut rouvrir Assez rapidement, début juin, c'est dans 10 jours. »
L’urgence est donc d’évaluer les dégâts. « Savoir où y a eu de la casse ou qu'il y a peut-être des choses à racheter en urgence. On a eu de grosses pertes surtout dans nos réserves. Et puis dans toutes les grosses machineries autour de la piscine. »
Le dernier point, ce sera le réaménagement de la plage. Elle porte encore les stigmates du débordement des deux ruisseaux qui passent à Cavalière.
Ce qui est le plus visible, c’est le poste de secours dont la dalle s’est affaissé et qui tient désormais en équilibre. Finalement, outre les travaux de reconstruction des murs porteurs et de la dalle, la ville est plutôt optimiste. La structure de cette grande cabane en bois ne semble pas avoir trop souffert et la ville espère pouvoir la gruter et la réinstaller sur un support stable et réparé. Dans tous les cas, la plage sera bien surveillée cet été et la qualité des eaux de baignade scrutée de près pour permettre aux touristes de se baigner dans des conditions satisfaisantes.
Au standard de la mairie, le téléphone n’arrête pas de sonner avec une question lancinante : Quel est l’état de la ville du Lavandou? Si Cavalière est le seul quartier du Lavandou réellement touché par ces intempéries, le doute concerne toute la commune pour de nombreux touristes. Certes, la baignade est provisoirement interdite sur toutes les plages jusqu’à la fin du weekend, mais dès lundi, le drapeau vert devrait être hissé sur toutes les plages, sauf à Cavalière.
« Des clients ont annulé, y compris cet été. J’ai envie de dire que c’est une réaction normale. Quand la communication sera positive, les gens vont revenir. » explique Karine Boursier, de l’hôtel Surplage à Cavalière.
Pour organiser cette « communication positive », la commune peut compter sur le Comité Régional du Tourisme. Son président, François de Canson et maire de la commune voisine du Lavandou s’engage : « Tout est mis en œuvre pour que la saison balnéaire puisse redémarrer le plus rapidement possible au Lavandou. La solidarité est là. Le Comité Régional du Tourisme va accompagner le Lavandou est Cavalière pour mettre un coup de projecteur, pour dire qu’ici tout est possible, qu’on peut continuer à venir. Même si on ne se baigne pas à Cavalière, pourra déjà se baigner au Lavandou dès la semaine prochaine. Le Lavandou ce sont 12 plages. S’il y en a une qui est aujourd’hui contrainte à être fermée, les autres sont ouvertes. Aujourd’hui il fait beau au Lavandou, tout est ouvert, donc venez au Lavandou ! »
