C’est une opération récurrente chaque année avec l’ouverture de la saison balnéaire mais qui prend cette année un caractère un peu exceptionnel : un camion grue a été dépêché pour amener des tractopelles et une cribleuse sur la plage des Catalans. Comme chaque année, le sable est nettoyé, enlevé des murets, et redéployé sur les différentes zones de la plage où il est enfin lissé.
Ce travail se fait avec des engins de chantier mais les travaux sur la Tour du Lazaret empêchent d’utiliser la voie d’accès habituelle. Cette année, une grue a donc été utilisée pour acheminer les engins sur le sable. Certains y resteront d’ailleurs toute la saison estivale puisque le chantier de la Tour et ses fouilles archéologiques devrait durer au minimum jusqu’à l’automne empéchant toujours le passage des véhicules. En attendant, durant trois jours la plage des Catalans, en plein chantier, est fermée au public. Elle rouvrira le 1er mai.
Ce nettoyage du sable n’est qu’une petite partie de la tâche entreprise chaque année par la ville. C’est elle qui s’occupe de la propreté des plages. Dès le 1er mai et jusqu’à la fin septembre, une cinquantaine d’agents vont parcourir plusieurs fois par jour les 21 plages de Marseille, qu’elles soient surveillées ou pas.
En 2024, 202 tonnes d’ordures ménagères ont été ramassées sur les plages, ainsi que 210 tonnes d’emballages et 6,42 tonnes de verre selon les données de la Ville de Marseille.
La plupart l’on été dans les poubelles équipées de tri sélectif et disposées en bordure des plages. Mais malgré cela, les cribleuses, ces grands tamis mécaniques, passent chaque matin à l’aube pour nettoyer le sable et collecter de nombreux déchets abandonnés sur le sable.
« Cette année, nous allons également aussi nettoyer le premier mètre dans l’eau, car on y trouve de nombreux déchets » souligne Christine Juste, l’adjointe en charge de l’eau et de la propreté à la Ville de Marseille.
En plus de ces actions quotidiennes, la Ville soutient à hauteur de 300 000 euros des associations qui organisent des collectes de déchets sur le littoral.
L’art de vivre à Marseille, c’est aussi de pique niquer ou profiter du soleil couchant sur les rochers. Que ce soit du côté Malmousque, du Vallon des Auffes ou même aux Catalans, la côte rocheuse devient dès les beaux jours un spot prisé qu’il faut aussi nettoyer.
Cette année, une brigade de cinq personnes sera chargée particulièrement du ramassage des déchets dans ces zones, que ce soit dans les poubelles ou directement dans les rochers. Là aussi, l’enjeu est de rendre le littoral plus propre.
C’est une conséquence inattendue mais pourtant logique : des déchets abandonnés sur les plages, c’est une aubaine pour les gabians peu enclin à mouiller leur bec pour pêcher les poissons. Et quand la concentration de gabians devient trop importante, leurs déjections posent problème et parfois peut modifier la qualité des eaux de baignade.
Habituellement, se sont les déjections humaines, via des égouts et rejets sauvages qui entraînent la dégradation des eaux de baignade. Mais, ce phénomène est parfois lié aux animaux de compagnie et aussi donc aux gabians.
Ce fut le cas à l’été 2021 dans la calanque de Saint Estève au Frioul. Cette hypothèse a pu sembler farfelue au premier abord, mais tels des enquêteurs policiers, les services de la ville ont fait une analyse ADN: ce sont bien les fientes des gabians qui ont causé la contamination de la plage. L’été dernier, un scénario similaire s’est probablement produit à la Croix Valmer avec là aussi une mise en cause des gabians.
L’an dernier, au moment des Jeux Olympiques, la plage de la marina d’où partaient les compétiteurs, s’est retrouvée aussi polluée. Encore une fois, les gabians ont été suspectés. Cette fois-ci, c’est l’absence de baigneurs sur une plage fermée quelques jours avant le début des épreuves qui aurait pu attirer les gabians en quête de calme et de nourriture à proximité.
Les gabians sont une espèce protégée, la ville étudie donc des solutions d'effarouchement. Mais le plus simple serait de réduire leur tentation. « Plus que ramasser les déchets abandonnés, nous travaillons en priorité sur la sensibilisation du public pour éviter qu’il laisse ses déchets et mégots dans la nature » souligne Christine Juste.
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