Afin d’éviter les incendies, faciliter l’intervention des soldats du feu et rendre les vacances encore plus belles, le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) du Var dévoile les deux piliers mis en place : la prévention du risque et la lutte contre les feux de forêt. Nous sommes tous concernés par ce fléau qui touche chaque année nos forêts.
Durant la saison estivale l'accès aux massifs est fermé lors des journées à risque. Deux raisons à cela: réduire les risques de départs accidentels de la part des promeneurs dans ces espaces sensibles et surtout les protéger. Il s'agit d'éviter que des personnes se retrouvent dans un massif en proie aux flammes. Lors de jours de grand vent, un incendie peut progresser très rapidement, avec des sautes de feu de plusieurs centaines de mètres. Il est donc essentiel de ne pas avoir de personnes à proximité.
Les pompiers compte beaucoup sur le civisme et les aménagements des zones à risques.
Les professionnels du secteur ont conçu un principe de défendabilité. Il s’agit de la présence d’équipements et d’aménagements offrant aux secours des conditions adaptées et sécurisées au moment de leur intervention.
Pour que les véhicules d’opération puissent circuler, les voies d’accès doivent être larges de 4 mètres minimum avec une hauteur libre de 3,5 mètres. Les permis de construire dans certaines zones à risque peuvent être suspendus ou annulés si ces normes ne sont pas respectées.
En tant que propriétaire, vous vous devez de respecter des obligations légales de débroussaillement, sur une largeur allant de 50 à 100 mètres aux abords de votre habitation. Débroussailler c’est une nécessité pour protéger sa maison, sa famille, son terrain et ses biens en limitant la propagation du feu et diminuer son intensité.
Le saviez-vous ? L’arrêté préfectoral du 30 mars 2015 oblige “tout propriétaire d’un terrain situé en forêt ou à moins de 200 mètres d’une forêt à débroussailler son terrain et le chemin d’accès. Tout contrevenant s'expose à une amende de 135€ renouvelable et, suite à une mise en demeure restée sans effet, une amende de 30€/m² non débroussaillé”.
“Contrairement à une vie, un arbre repousse et une maison se reconstruit” Dominique LAIN, Président du Conseil d'Administration du SDIS 83
La dernière caractéristique du principe de défendabilité repose sur les ressources en eau présentes et aidant à l’alimentation en continu des lances. La Défense Extérieure Contre l’Incendie garantit un hydrant délivrant 60m3/h ou une réserve incendie de 120m3 à moins de 200 mètres de chaque bâtiment en milieu forestier. D’où l’importance de signaler les potentielles fuites sur des bornes incendie et de laisser ces dernières en parfait état de fonctionnement.
Un dispositif conséquent de lutte contre les feux de forêt est déployé en région Sud pour couvrir au mieux les risques de l’été qui s’installe.
La stratégie française a fait ses preuves, en priorisant notamment l'action sur les feux naissants. On l'a vu à l'été 2021, s'ils ne sont pas traités dès le départ, certains feux deviennent quasiment incontrôlables. Malgré les moyens exceptionnels mis en place pour combattre l'incendie des Maures, celui-ci s'est propagé dans des dimensions hors-normes face à des pompiers souvent impuissants.
Les sapeurs-pompiers ont des consignes propres et classées par priorité. Ils doivent d’abord mettre en sécurité les personnes soit sous la forme d’un confinement soit d’une évacuation. Ils arrêtent ensuite le front du feu, puis protègent les habitations. Ils s’attaquent au cloisonnement des flancs et fixent le feu par l’arrière. L’extinction est généralisée grâce à un noyage des lisières.
Une fois le feu éteint, le travail ne s’arrête pas là. Tous les professionnels déployés surveillent le sinistre pour être certain qu’aucun autre départ ne se déclenche.
“Cette stratégie s’avère efficace car dans le département du Var, 97% des feux sont éteints avant qu’ils n’atteignent 5 hectares. Et en 20 ans seuls 3 feux ont dépassé 5 000 hectares”, Eric GROHIN, Directeur départemental du Service d'incendie et de secours du Var
Les véhicules terrestres et aériens
4 hélicoptères bombardiers d’eau
92 camions citernes feux de forêts Moyen
28 camions citernes feux de forêts Super
18 camions citernes de grande capacité
9 postes de commandement mobiles
1 détachement d’intervention héliporté
1 équipe de brûlage dirigé / feu tactique
1 véhicule satellite tout terrain
Un dispositif estival quotidien
Jusqu’à 20 Groupes d’Intervention Feux de Forêt, 44 Modules d'Intervention Rapide et 5 tours de guet
77 Centres d’Incendie et de Secours avec 517 sapeurs pompiers et 45 cadres.
3 salles opérationnelles composées de 30 sapeurs pompiers
65 postes de surveillance des plages dotés de 174 sapeurs pompiers
Au total, jusqu’à 1 100 sapeurs pompiers sont mobilisés chaque jour dans le Var de mi-juin à mi-septembre.
En 2022, 79 feux de forêts ont été déclarés dans le Var, et ont parcouru un total de 2 821 hectares. L’incendie de Canjuers a, à lui seul, brûlé 2 500 hectares.
Des renforts inter-départementaux ont également participé, nous pouvons comptabiliser 122 engins et 1 311 sapeurs pompiers engagés.
En plus du dispositif déjà présent sur place, dans le Var, la vigilance et les précautions prennent une dimension nationale, voire européenne.
A l’échelle de la France
Pour cette saison estivale 2023, de très nombreux moyens sont mis en place pour anticiper et lutter au mieux face aux feux de forêts dans le Var. Quelques exemples :
● 3 unités d’instruction et d’intervention de la Sécurité Civile
● 4 détachements d’intervention retardant
● 12 canadairs avec une capacité d’emport en eau de 6 000 litres
● 9 dash avec une capacité d’emport en eau de 10 000 litres
● 4 air tractor avec une capacité d’emport en eau de 3 200 litres
● Jusqu’à 10 hélicoptères bombardiers d’eau
● 3 avions d’investigation et de coordination
● 23 bases et 7 détachements accueillant les hélicoptères de secours et de commandement
En fonction du contexte opérationnel, des renforts extra-départementaux pourront être mobilisés afin de renforcer la capacité d’intervention dans les secteurs concernés.
Le plan Héphaïstos a été institué par un protocole signé entre le ministère des Armée et celui de l’Intérieur ainsi que des Outre-Mer. Il prévoit les modalités d’intervention des armées dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt dans la zone méditerranéenne.
A l’échelle européenne
Un Mécanisme de protection civile de l’Union a été mis en place depuis 2001 par la Commission européenne. Il est constitué des Etats membres de l’Union Européenne et de 8 pays partenaires (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Islande, Monténégro, Macédoine-du-Nord, Norvège, Serbie et Turquie). Afin d’améliorer la prévention, la préparation et la réaction face à des catastrophes, la coopération de ces pays est renforcée.
Une assistance peut être demandée par un pays qui se sent dépassé par l'ampleur de la catastrophe. Les expertises et moyens de secours de chacun sont mis en commun dans le but de garantir une aide efficace, répondant parfaitement aux besoins.
Depuis sa création, le Mécanisme a répondu à plus de 600 demandes d’assistance. D’ailleurs, lors des incendies survenus en juillet 2022, et qui ont ravagé une grande partie de la côte Ouest du pays, la France y a fait appel.
Les questions environnementales sont au cœur des préoccupations. Le manque d’eau incite les professionnels du secteur à mettre en place des mesures pour conserver au mieux cette précieuse ressource.
En dehors des opérations, l’eau est préservée. Son utilisation se fait uniquement pour les manœuvres d’auto-défense. L’alimentation du groupe se passe, en priorité, dans un point d’eau naturel équipé d’un point d’aspiration. S’il n’y en a pas, les communes qui ne sont pas déclarées en crise sont privilégiées. La liste de ces communes est très régulièrement mise à jour pour éviter une pénurie.
Durant les opérations, il est essentiel de veiller à la permanence de l’eau. Les points d’eau, hors réseau d’eau potable, sont recensés et testés afin d’être exploités ou aménagés en tant que points d’aspiration.
Il existe également des actions anticipatrices, notamment lorsque les incendies surviennent dans des communes dites “en tension sur leur réseau d’eau potable”. Un engin doté d’une grande capacité en eau sera alors déclenché pour éviter de puiser dans l’eau potable de ces communes en difficulté.
> Consulter la carte des risques incendies réactualisée chaque jour
Légende
Couleur Vert / jaune : niveau de risque incendie modéré : il convient de faire preuve de prudence
Couleur orange : niveau de risque incendie sévère : la pénétration dans les massifs est déconseillée
Couleur rouge : niveau de risque incendie très sévère : l'accès aux massifs est interdit.
Couleur noire : niveau de risque incendie exceptionnel : L'accès aux massifs est interdit
Carte valable pour aujourd'hui 19/05/2024
Sources : Préfectures des Bouches-du-Rhône, du Var, Alpes Maritimes et Alpes de Haute Provence
