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La Bonne Mère a besoin des Marseillais pour retrouver sa superbe et financer ses dorures

Des travaux doivent avoir lieu dès la rentrée sur Notre Dame de la Garde afin de protéger la statue de la Vierge et d'y refaire ses dorures. L'occasion pour le diocèse de lancer un appel aux dons auprès des Marseillais et des entreprises.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 14/05/2024
La Bonne Mère a besoin des Marseillais pour retrouver de sa superbe et financer ses dorures

Cette fois-ci, c’est la Bonne Mère qui a besoin des Marseillais pour être protégée. Si elle brille toujours, c’est en s’en approchant qu’on se rend compte que ses dorures ont perdu de leur superbe. Il est temps de les refaire. « Ça arrive tous les 30 ans, ça tombe sur nous, mais ça tombe bien quand même. » sourit le Cardinal Jean-Marc Aveline ce mardi midi, « Cette statue de Marie se tient droite, elle exprime la fierté d’être Marseillais face à l’adversité. Cette dignité profonde touche l’âme des Marseillais. »

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Un chantier de dix mois pour qu’elle brille à nouveau

Les travaux doivent commencer en septembre 2024 pour aller jusqu’en juin 2025. Si la dorure de la statue est l’élément le plus emblématique et le plus cher du chantier, ce dernier permettra aussi de protéger d’autres éléments de l’édifice : restauration et préservation des « anges », ces statues en pierre situées en contrebas de celle de Marie, restauration des brûloirs, protection de certaines pierres et éléments métalliques, installation d’un éclairage à led…

« La Bonne Mère sera plus belle que jamais, et à jamais la plus belle »
Cardinal Jean-Marc Aveline

Au total, le budget des travaux s’élève à 2.470.000€.

Une statue creuse et en cuivre

Il était temps de renouveler les dorures de la statue et de protéger celles en pierre plus bas

Si de l’extérieur on ne voit que les dorures, la Bonne Mère fut à sa création en 1864 un bijou technologique. C’est en réalité une statue creuse, en cuivre qui tient sur des structures métalliques. Elle a été ensuite dorée avec des milliers de feuilles d’or, mais au final, cela ne représente que 500g du précieux métal pour la recouvrir intégralement.

Avec ses 10 mètres de haut, c’est la technique de la galvanoplastie qui avait été utilisée : le cuivre s’est déposé progressivement sur un moule via un processus d’électrolyse. La statue est donc fine, seulement 4 à 5 millimètres d’épaisseur de cuivre très pur et d’excellente qualité.

Malgré les assauts du mistral et du sel marin, la statue est en excellent état. Ce sont ses structures en fer, à l’intérieur, qui nécessitent un travail de restauration, et sa dorure qui a perdu de sa superbe depuis une trentaine d’année. La dernière dorure datait de 1989.

« Nous allons utiliser une peinture anti-corrosion de meilleure qualité, entre le cuivre et les feuilles d’or. Nous avons bon espoir que cela puisse durer 50 ans cette fois-ci » explique Xavier David, l’architecte en charge du chantier de restauration.

La Bonne Mère cachée pendant trois mois

La pierre se dégrade parfois sous les assauts du vent, du sel et de la pluie

Ces dix mois de travaux vont être marqués par l’installation d’un imposant élévateur qui permettra d’accéder à ce chantier au sommet de Marseille. D’importants travaux de restauration se feront sur la dernière terrasse de la basilique, et à l’intérieur de la statue. L’accès à Notre Dame de la Garde restera toujours possible pour le grand public, seules quelques parties de la grande terrasse pourront être fermées. Mais par contre, durant trois mois, la Bonne Mère sera entièrement recouverte d’un échafaudage et d’une bâche. Entre mars et mai 2025, elle sera protégée pour permettre aux ouvriers de la peindre puis de la recouvrir de milliers de feuilles d’or.

Sur la dernière terrasse, les anges en pierre vont subir eux un traitement innovant avec de la biominéralisation : ces statues ont été très dégradées par le vent et le sel. Pas question de les refaire, « On stoppe l’érosion et on consolide » explique Xavier David. Des bactéries vont être projetées sur la pierre, elles vont être nourries puis vont mourir et se calcifier, renforçant ainsi la pierre.

Un appel aux dons pour financer ces travaux

La Basilique n’étant toujours pas classée aux Monuments historiques, c’est donc un financement 100% privé qui doit permettre de boucler le budget de 2.470.000€. Si des mécènes ont déjà été approchés et vont participer aux travaux, c’est aux Marseillais que le diocèse de Marseille s’adresse.

Un site www.jesoutienslabonnemere.com va être lancé pour permettre à chacun de participer au financement des travaux. Les dons peuvent aussi être adressés par chèque au diocèse.

Des actions complémentaires vont également être menées pour impliquer un maximum de Marseillais : des dîners de mécénat ou encore des micro-dons chez les commerçants. Lors des achats, il sera possible d’arrondir le montant à l’euro supérieur en faisant un micro-don pour Notre Dame de la Garde.

Enfin, si vraiment le budget était difficile à boucler, le diocèse pourrait faire appel aux institutions locales pour participer aux financements. Ces vingt dernières années, plus de 20 millions d’euros de travaux ont été réalisés sur Notre Dame de la Garde pour restaurer et améliorer l’accueil du public. Si elle ne bénéficie pas des financements du Ministère de la Culture faute de classement, elle a pu compter sur la solidarité des collectivités locales qui ont toujours été au rendez-vous.

 Crédit photo: Depositphotos.com / Alexey Fedoren

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