Marseille ne compte que 93 monuments et édifices classés aux monuments historique, c'est 20 fois moins que Paris. La municipalité veut donc engager un important travail de rattrapage en proposant le classement de 37 monuments et éditifices d'un coup auprès du Ministère de la Culture.
Parmi ces lieux, y figurent des édifices incontournables de Marseille que l'on imaginerait pourtant déjà classés: Le Palais du Pharo, le Musée Cantini, la Villa Valmer ou encore la tour des Catalans qui date pourtant de 1558.
"La volonté de la Ville de Marseille est, dans un premier temps, d’accélérer la reconnaissance des dossiers déjà transmis au Ministère de la Culture. Une quarantaine de nouveaux monuments, classés par thématique, seront prochainement proposés par la Ville." précise la ville qui les a classé en quatre catégories:
Classement par thématique des monuments et édifices proposés par la Ville de Marseille à la Direction Régionale des Affaires Culturelles PACA :
La thématique “L’histoire de l’eau courante dans la ville :
les acheminements, citernes, fontaines et les monuments à colonnes”, comprenant par exemple la fontaine des Danaïdes du square Stalingrad ;
La thématique “Les monuments commémoratifs”, avec entre autres le crématorium et la crypte du cimetière Saint-Pierre ;
La thématique “Le patrimoine contemporain du XXème siècle”, avec notamment l’escalier monumental de la gare Saint-Charles ;
La thématique “patrimoine remarquable pour l’histoire urbaine”, dont notamment le palais du Pharo ou la tour des Catalans, campagne Pastré, la Villa Valmer, ou encore le musée Cantini.
Le plus célèbre et le plus visité des monuments marseillais n'est pourtant pas classé
Contrairement à la plupart des églises, Notre Dame de la Garde n'appartient pas à la Ville mais au diocèse de Marseille qui avait hérité de ce terrain de la marine nationale. La mairie ne peut donc pas demander son classement.
Le plus célèbre monument marseillais n'est aujourd'hui pas classé aux monuments historiques et ne souhaite pas le devenir à court terme. C'est en tout cas la position du diocèse qui bénéficie ainsi d'une plus grande liberté dans la gestion de l'édifice et peut s'affranchir du soutien financier de l'Etat grâce aux souscriptions qu'il a régulièrement réalisé avec succès auprès des Marseillais.
A l'heure où la Ville de Marseille a récupéré les clés de la Villa Valmer, dont l'état de conservation est largement dégradé, l'obtention de la protection au titre des monuments historique est aussi un moyen de financer une partie importante des travaux de rénovation. La restauration et la protection des monuments historiques classés peut être soutenue financièrement jusqu'à 40% par l'Etat voire bien plus dans certains cas particuliers. Dans le contexte tendu des finances de la ville, un tel soutien est forcément le bienvenu. "L’acquisition d’un tel statut permet de plus de pouvoir bénéficier des accompagnements techniques, scientifiques et financiers du Ministère de la Culture, des différentes collectivités territoriales et de mécénat pour la réalisation d’études et de travaux." souligne la Ville de Marseille.
"Cette démarche d’inscription au patrimoine historique reconnu est un levier fondamental vers de nouvelles opportunités financières et culturelles, pour permettre à toutes les Marseillaises et tous les Marseillais de se réapproprier leur ville et ses richesses."
Les dossiers sont traités régionalement puis au niveau du ministère qui publiera le décret de classement dans le journal officiel. Cette procédure prend en général des mois voire des années.
Les dernières inscriptions aux monuments historiques pour Marseille concernent Église des Chartreux de Marseille ( 2019), Le Corbusier (2019), la Savonnerie du Fer à Cheval (2019) et Carrière antique de la Corderie (2018) dont l'avenir semble à nouveau menacé de disparition. A noter que le classement aux monuments historiques ne protège pas complètement un édificie puisque l'ancien atelier Nadar sur la Canebière qui fut classé en 2012 a été détruit volontairement en 2014.
