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Ultima Vez, Vandekeybus entre chaos et amour

Les 09 et 11 juillet, le festival de Marseille ouvrait les portes de la Criée d'abord et du Silo ensuite à Win Vandekeybus et sa compagnie Ultima Vez pour une reprise de sa pièce fondatrice What the Body Does Not Remember (1987) et une présentation de sa dernière création "Speak low if you speak love…"

Publié par Redac . le 15/07/2015 - Modifié le 16/07/15 10:15
Ultima Vez, Vandekeybus entre chaos et amour

"What the Body Does Not Remember"

En créant cette pièce en 1987, le chorégraphe belge à voulu s'affranchir de toute référence et créer une œuvre radicalement nouvelle. Il en résulte ce qui demeure toujours 18 ans après comme un ovni scénique flirtant entre performance, danse, cirque, ...
Les tableaux s'enchainent, tous d'une grande force visuelle et leur cohérence pas forcément évidente de prime abord se révèle peu à peu au cours de la pièce par la logique de leurs enchainements.

Dans la première scène, deux hommes comme envoûtés abandonnent leurs corps à une percussionniste. Dans une scène suivante très marquante, la scénographie oriente les danseurs dans une sorte de génial charivari où des blocs minéraux sont lancés et s'élèvent dans les airs et chaque fois qu'ils semblent devoir s'écraser sur les têtes d'un danseur, un autre danseur le pousse in extremis pour le sauver et se saisir du bloc.

Finalement de ce qui semble un chaos, nait l'ordre. Tous ces interprètes semblent maîtres de leur propre évolution et pourtant ils sont finalement tous liés et forment un ensemble ordonné.

Ces rencontres et ces accidents n'en sont finalement pas ... comme dans une métaphore sur la vie en société les individus se cherchent, se découvrent, s'unissent, s'ignorent ou s'entraident ... c'est hypnotisant.


"Speak low if you speak love…"
(voir le reportage photo ci-dessous)

Dans cette pièce plus conventionnelle sur la forme que la précédente, Vandekeybus aborde le vaste thème de l'amour mais s'emploie à le faire en évitant les clichés. Si certains symboles sont évidents, d'autres sont beaucoup plus sibyllins et l'on peut y regretter un manque de relief visuel, tant dans les éclairages que dans les éléments de décors.

La musique fait physiquement partie de la pièce puisque jouée en live en fond de scène et au milieu des danseurs, elle accompagne les artistes parfois par la seule voix d'une chanteuse, d'un son de basse ou la rythmique d'une batterie parfois encore par de la musique rock.

Vandekeybus ne nous parle pas ici de bleuette ou des images conventionnelle de l'amour mais choisit de traiter tour à tour avec beaucoup humour, ou encore avec une grande violence sa vaste danse des sentiments.
 
 Par Didier Philispart
 
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