L’intrigue repose sur un extraordinaire dialogue entre Elle, Solange (Suzanne de Morlhon) qui dit croire, et Lui, Henri (Jean-Louis Sol) qui, avec une distance ironique, dit ne pas croire… à quoi ? Aux effets délétères des fayots ou à la vie sexuelle des Brahmanes en passant par l’Immaculée Conception ou le duc de Bordeaux, etc. Au fil de ces échanges souvent très drôles, le spectateur découvre la nostalgie, les incompréhensions, l’ennui, les regrets, le sexe, la tendresse et l’amour qui ont tissé la vie de ce couple aujourd'hui au seuil de la vieillesse. Les dialogues mesurent le temps qui s’écoule et finissent par trahir l’installation d'une maladie d’Alzheimer chez Henri, jusqu’à l’oubli de tout.
Dans un salon où canapé et télévision occupent l’espace, les deux comédiens rythment le temps entre les « moi, je crois » de l’une auxquels répondent les « moi, je crois pas » de l’autre. Leurs dialogues ressemblent à des parties de ping-pong où gestuelle, mimiques et intonations montrent l’affrontement répétitif de deux logiques que seul vient rompre le sommeil ou quelques moments d’intimité tendre.