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Reportage : Jazz à Porquerolles

Dans un cadre enchanteur, le festival jazz à Porquerolles 2007 fêtait ses six ans de passion pour le jazz. Avec en point d’orgue, la soirée du 10 en hommage à Siegfried Kessler et qui réunissait de nombreux musiciens dont le célèbre Archie Shepp. Retour sur cette soirée événement.

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 29/05/2007 - Modifié le 23/04/10 17:34

Aux origines du festival
Cet événement, qui cette année célèbre sa sixième édition, a plusieurs points de départ. Mais le plus marquant est sans conteste Siegfried Kessler disparu au début de l’année. C’est ce musicien de talent et également navigateur, amoureux de la mer qui a emmené Franck Cassenti à Porquerolles. Tombés sous le charme de l’île, l’idée d’un festival de jazz s’est présentée, mais pas n’importe quel festival ; ce serait l’occasion de se retrouver entre amis. Et aujourd’hui, c’est « une famille qui d’étend ».

Des pointures et des passionnés
Cette année le festival repose sur « deux piliers » et pas des moindres : Aldo Romano (Parrain de l’événement), et Archie Shepp (Président d’honneur). De belles pointures qui viennent à Porquerolles, heureuses de retrouver des amis, et de jouer dans ce cadre exceptionnel. Mais dans l’ombre, ce sont plus de soixante bénévoles, tous passionnés de musique, venus de la France entière, et de tous âges, qui oeuvrent chaque jour. Car comme le souligne Samuel Thibault, directeur du festival : « C’est compliqué de faire un festival sur une île, surtout un site classé. Il faut s’adapter ». Ces bénévoles sont aussi des amis, des connaissances de cette grande famille qui s’agrandit : « sur une île on est entre soi. C’est l’occasion de rencontrer des artistes ».
De plus, chaque jour, une équipe se charge d’écrire le journal du festival et une autre le met en image.

Une journée à Porquerolles…
Dès 10h, les festivités commencent avec l’«enfance du jazz», un atelier d’éveil à la musique. Vers 11h, rendez-vous au théâtre de la verdure pour les master class, des moments de partage entre amateurs et musiciens confirmés. Et pour rythmer toute la journée, plusieurs fanfares déambulent dans les rues de l’île pour une rencontre avec les badauds. Un moment très convivial où les enfants s’enthousiasment devant ce joyeux tapage.

… puis l’hommage à Siegfried Kessler
A la tombée de la nuit, le fort St Agathe prend ses habits de fête, Une petite scène blottie sous un figuier, des murs plein d’histoire s’illuminant sur un fond de coucher de soleil. Cette douce alchimie offrait au lieu une ambiance chaude et intimiste, malgré les caprices d’un mistral trop présent.

Une soirée pleine d’émotion pour cet hommage en deux parties : Le concert événement dédié à Siegfried Kessler et la diffusion de « A love secret » un film de Christine Baudillon sur la vie du navigateur et jazzman.

Ce concert avait une particularité : André Minvielle ponctuait le concert par des interventions orales. En effet, il lisait des passages des mémoires écrits par Kesssler lui-même. Quelques unes de ses pensées : « il faut toujours commencer tôt », Et quand il évoque la mer : « c’est une sensation très forte », « la société et ses lois tordues ne peuvent plus m’atteindre », « il n’y a plus que ce silence ».
Coté musique, le jazz était à l’honneur bien sûr. Archie Shepp en bon maître de cérémonie orchestrait le tout. Coiffé d’un chapeau blanc, ce crooner nonchalant s’est essayé à divers instruments : piano, guitare, saxo et chant. Sa voix teintée de blues a enthousiasmé un public forcement conquis d’avance. Il applaudit, bats la mesure et laisse échapper des «yeah ! » de temps à autres. Toujours aussi impressionnant au saxo, Archie Shepp a livré son interprétation de « Body and Soul », morceau fétiche de Siegfried Kessler qui disait : « avec Archie c’est la chanson sans parole, on se comprend sans se parler ».
Une atmosphère très conviviale se dégageait du fort, de par la proximité avec les artistes et de l’émotion dégagée par ces musiciens de talent. Et le public présent semblait bien averti, et ses oreilles exercées.

Le concert s’est achevé sur un morceau très jazzy, feutré, bien rythmé et sur un « bonsoir » teinté de l’accent américain d'Archie Shepp.

Le papillon de lumière projeté sur le mur de fort en arrière plan de la scène, s’est envolé, tout un symbole…

En images

Reportage : Delia Delphin, photos JB Fontana avec R. Barra

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