Leur vie est celle de petits bourgeois, simple et sans prétention. Un soir, rentrant chez lui, Bruno trouve un billet de 100 euros sur la table basse, un billet que, ni lui, ni personne n'a posé là. Le lendemain, 1400 euros apparaissent comme par magie au même endroit. Et le surlendemain il lui faut les ramasser à la pelle ! Qui les a apportés ? Pourquoi ? Qu'avons-nous fait pour mériter ça ? se demandent Laurence et Bruno, inquiets, puis bien obligés de s'y faire. Mais, tant d'argent, quand on est de gauche, tout de même...
Cette comédie de boulevard sur l’argent qui rend fou et pervertit les âmes les mieux trempées, nous entraine dans un tourbillon de folie irrésistible. La pièce de Sébastien Thiéry, mise en scène avec agilité et malice par Bernard Murat, est hilarante. Avec son sens de l'humour très subtil qui s'appuie sur l'absurde, l'auteur n'a pas son pareil pour traquer les dérèglements de la société et les contradictions humaines. L'argent (surtout lorsqu'on ne l'a pas gagné) rend-il heureux ? Jusqu’où
peut-on renier ses idéaux pour un costume Dior ? Laurence, les pieds bien sur terre, sait que c'est un piège. Pragmatique, elle tente de résister. Mais Bruno, lui, ne l'entend pas de cette oreille. Portés par des dialogues d’une efficacité redoutable, le couple moderne Arditi-Buyle nous mène à une chute complètement inattendue à la Ionesco, après de multiples rebondissements qui nous tiennent en haleine pendant toute la pièce.
