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Picasso céramiste et la Méditerranée, rencontre avec Bruno Gaudichon

Rencontre avec Bruno Gaudichon, l'un des deux commissaires de l'exposition Picasso céramiste et la Méditerranée.

Publié par Pauline . le 23/04/2013
Picasso céramiste et la Méditerranée, rencontre avec Bruno Gaudichon

Quel est le point de départ de cette exposition ?

C'est une commande de la ville d'Aubagne, qui souhaitait créer un événement lié à la céramique dans le cadre de Marseille Provence 2013 et le nom de Picasso s'est imposé. En 2004, avec Joséphine Matamoros nous avions monté une exposition qui avait été successivement présentée à Roubaix et à Sèvres sur la question de l'objet chez Picasso et dans laquelle la céramique tenait une place importante. C'est pour cela que Joséphine Matamoros m'a demandé de la rejoindre sur le projet pour l'aider.

Cette exposition est en lien avec le Grand Atelier du Midi ?

Les pièces qui sont présentées sont toutes liées à la question du bassin méditerranéen. Dans la fabrication et puisqu'il s'agit de la thématique de cette exposition. Justement sur cette question, la mer méditerranée est importante pour Picasso et notamment après la guerre.

Vous attendez plus de 150 oeuvres, comment cela se passe ?

Ca, c'est l'avantage d'avoir eu une expérience des expositions de Picasso et d'avoir un petit carnet d'adresses. On a également été très aidé par la famille Picasso en particulier pour convaincre les prêteurs. Pour son fils Claude Picasso notamment, qui a très bien connu cette période de Vallauris puisqu'il est né justement quand ses parents étaient installés à Antibes et Vallauris. Il était très touché par la proposition d'Aubagne. Et le fait que son père rentre par la grande porte fermée des céramistes a été une grande joie pour lui je pense.

 

On ne connait pas beaucoup les céramiques de Picasso...

La période de la céramique est un temps limité dans la vie de Picasso, on estime à plus de 4000 pièces originales réalisées. Pour Picasso la céramique n'existe pas réellement en tant que tel, même si l'on cite souvent son message à Malraux « J'ai fait des assiettes, elles sont très bien on peut même manger dedans. ». Pour lui la céramique c'est une expérience. Le génie de Picasso est que rien n'est installé. C'est quelqu'un qui réinvente l'art tous les matins en se levant. La céramique n'est pas quelque chose de détachable de l'oeuvre de Picasso en volume.

Est ce que Picasso a laissé une influence sur le travail des céramistes ?

Moins en France qu'aux Etats-Unis. Il y a des dizaines de photographes qui ont fixé Picasso dans l'atelier, sur la tournette... Il y a quand même beaucoup de céramistes contemporains qui se sont emparés de ce côté dramaturgie de la terre. Mais surtout, toute l'école américaine de l'anti-céramique qui naît à la fin des années 50 et qui a énormément regardé le travail de Picasso notamment le travail à la couleur, comment on casse la forme par la couleur.

Sur cette exposition quelle est votre pièce coup de coeur ?

Il y a plusieurs pièces qui n'ont pas été vues depuis longtemps, je dirai celle qui fait l'affiche, cet extraordinaire plat avec le profil de Jacqueline, la grande muse de l'époque de la céramique. Une pièce exceptionnelle également, le plat avec le fossile de poisson, qui est une pièce que ne prête pratiquement jamais le musée Picasso de Vallauris qui vient de la collection de Jacqueline. C'est bien aussi de rappeler le rôle de sa seconde femme !

 

Propos recueillis par JB Fontana

 

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