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Cirkopolis, Le cirque Eloize en cinémascope.

Les 12 artistes de Cirkopolis exploraient un univers très cinématographique dans la belle salle du Grand Théâtre de Provence en ce début février.

Publié par Pauline . le 12/02/2015 - Mis à jour le 14/02/15 09:07
Cirkopolis, Le cirque Eloize en cinémascope.

Pourquoi ce qualificatif de cinématographique ? Parce que cette création de cirque contemporain présente et revendique son inspiration parmi quelques grandes oeuvres du 7ème art qui montrent les excès de la société moderne, son aspect déshumanisé et grotesque et l'aspiration des individus à  se démarquer du conformisme de masse, beau programme !
On jongle donc tour à tour avec fluidité entre l'univers grave du "Métropolis" de Fritz Lang, la poésie des "Temps modernes" de Charles Chaplin ou encore l'absurdité du "Brazil" de Terry Gilliam.
Voilà pour le contexte, et la réalisation, la scénographie sont vraiment à la hauteur. Le décor aussi avec son grand écran aux panneaux basculants qui sert de support de projection est une belle idée bien exploitée et la musique et les costumes sont soignés.

Bien sûr, même si ce spectacle est présenté comme se situant à la croisée des chemins entre cirque, théâtre et danse, il s'agit avant tout de cirque très bien mis en scène mais qui s'en plaindrait ? Clown, jonglerie de groupe, trapèze, roue allemande, planche sautoir ... les tableaux sont bien distincts et les disciplines ne fusionnent pas vraiment mais s'enchaînent plutôt avec cohérence dans cet univers post moderne.

En résumé même si on peut à mon goût regretter quelques longueurs parmi les numéros les moins spectaculaires on admire aussi dans Cirkopolis de véritables pépites.

Le tableau de main à main est très convaincant puis vient le numéro de roue Cyr avec la formidable Angelica Bongiovanni. Un grand moment de grâce et une belle prouesse artistique et technique. La jeune femme d'ailleurs récompensée en 2013 au prestigieux festival du cirque de demain, une référence, s’affranchit de la pesanteur et place la barre vraiment très haute, un grand moment !
Il faut ensuite attendre le très spectaculaire numéro de mât chinois avec ses trois interprètes Mikael Bruyère l'Abbé,  Olivier Poitras et Maude Arsenault, pour retrouver le même frisson, mais de quelle manière. Les acrobates se croisent et enchainent les difficultés avec originalité. Magnifique ! Cette roue Cyr et ce mât sont véritablement aussi beaux que spectaculaires et marquent les esprits.

Didier Philispart

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