« Nous » ce sont eux, les danseurs de la compagnie c2a et leurs amis. Car cette pièce est une invitation à découvrir la tribu du chorégraphe Claude Aymon. Les tableaux s’y enchainent, successions de solo, de duos et travail en groupe qui sont autant d’invitations à découvrir les interprétations de chacun des danseurs mais aussi un fragment de leur personnalité, d’eux même, bref de ce qu’ils sont car ce sont des facettes de leur propre vie qu’ils mettent tour à tour en scène.
Le résultat est une œuvre intimiste et chaleureuse, tout en simplicité qui souligne parfois la sensualité ou l’élégance des corps comme dans le solo de Marie Spano, ou bien la passion avec Sophie Barberan ou encore les obsessions du quotidien comme dans ce duo entre Claude Aymon et la danseuse Elise Elbedhui. Bien sûr comme toujours avec c2a on y retrouve aussi auto-dérision et bonne humeur partagée avec le public. La bande son sur mesure y est délicate et laisse parfois place au silence ou aux accents ensoleillés de la guitare et du chant flamenco de Domingo Acuna joué sur scène.
Cette invitation à partager un moment intimiste est aussi grandement renforcée par la configuration des lieux : le théâtre des Chartreux est une petite salle de 74 places, un théâtre de quartier comme on les aime où les techniciens sont pleins d’une passion artistique qu’ils ne demandent qu’à partager avec convivialité.
D’ailleurs la salle d’attente qui recèle un bar cosy est aussi une salle d’exposition et ce soir-là les artistes étaient au nombre de 3. Ce sont les encres de chine d’Eric Brunel qui accueillent les spectateurs. Réalisées à même des supports ou encore reproduites sur des dibonds accrochés aux murs ou intelligemment mis en espace, ces pièces présentent des scènes de cirque fantasmées (Le cirque est un des thèmes récurrents du lieu avec de nombreuses présentations et résidences).
Ensuite on découvre les très belles photos argentiques délicatement colorisées de l’artiste peintre et circassienne Marie Burel, beaucoup de technique pour un résultat plein de charme, une belle découverte.
Enfin les peintures animales et sauvages de la série « Indomptables… » par Isabelle Litschig attirent le regard par leur singularité et leur atmosphère.
Bref une belle soirée dans ce douillet Théâtre des Chartreux pour quiconque aime l’art et les artistes.
Didier Philispart
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