Kilt punk et perruque grand siècle, Marc Antoine Carpentier et les Clash, poussières de paillettes ou tas de cendres… tout - scénographie, costumes, mise en scène - marque l’ambivalence du héros de Molière : partir pour marquer son profond dégoût des mœurs de ses contemporains ? Ou rester, quand même, pour tenter de convertir la frivole Célimène à son intransigeante vision du monde ?
Toute l’intrigue du Misanthrope tourne autour de ce déséquilibre, de ce jusqu’auboutisme branlant : il hait la faiblesse des ses semblables mais en aime l’exemple le plus représentatif : la cause est perdue d’avance ! Jean-François Sivadier signe une mise en scène visuellement éclatante, nerveusement rythmée et drôle ! Secondé par le jeu de ses formidables acteurs, il donne à chaque personnage une épaisseur lorsqu’il le confronte, comme chacun de nous, à ce balancement entre l’être et le paraître. Interprété par l’impeccable Nicolas Bouchaud, cet Alceste à contre courant, antihéros par excellence, irréductible et en cela ridicule, nous fait rire, incontestablement.