C'est avec une indéniable présence et une grande sensibilité que Hervé Koubi nous présente son histoire, celle de ses racines algériennes découvertes tardivement et qui sont à l’origine de ses recherches artistiques de l’autre côté de la méditerranée. Puis le chorégraphe nous livre sa troupe recrutée presque uniquement parmi des danseurs de rue algériens, ses frères retrouvés.
Le rideau s'ouvre donc sur ces 12 impressionnants athlètes drapés dans des costumes qui rappellent à la fois le traditionnel sarouel mais aussi les hakamas japonais portés par les pratiquants d’arts martiaux.
Ces costumes soulignent parfaitement les mouvements de danse des interprètes qui sont largement ponctués d'acrobaties. Sauts, saltos, portés ... exécutés avec une étonnante aisance devant un public médusé devant tant d'engagement physique.
Les constructions chorégraphiques dépouillées et les lumières franches mettent également en valeur les corps avec force et justesse.
Il s’est écoulé une heure d’un spectacle haletant avant que le chorégraphe ne nous présente avec beaucoup de tendresse et de complicité chacun des danseurs et de leurs origines sous une pluie d'applaudissements.
Alors que retenir de cette pièce ?
"Ce que le jour doit à la nuit" est une prouesse physique, un enchainement de mouvements spectaculaires exécutés avec une énergie hautement communicative comme le sont certaines pièces de hip hop.
On ne ressort peut-être pas différent ni en proie à des questionnements sociétaux d'une telle représentation mais tous les spectateurs présent ce soir-là ont quitté leur siège avec au fond d'eux un peu de la générosité, de l'esprit de groupe et de la force de ces danseurs, bref avec un vrai grand sourire aux lèvres.
Par Didier Philispart