Richard III est parmi nous. Dirigeant autocrate difforme par la chair et l’esprit, il est malade du pouvoir et son pouvoir est malade. Clown noir, il injurie, blasphème, vomit son dégoût. Ne reculant devant aucune obscénité, aucune bassesse, tenterait-il de se purger corps et âme ?
Un monstre pour un monstre : pour incarner le roi shakespearien assoiffé de sang, une artiste incandescente exprimant impudiquement les souffrances intimes et collectives. Le Casa Della Fuerza et El Año de Ricardo d’Angélica Liddell furent la révélation du Festival d’Avignon 2010, propulsant l’actrice, auteur et metteur en scène madrilène sur la scène internationale.
Dans une lumière rouge sang se déploie le rituel cathartique de El Año de Ricardo, jeu de massacre symbolique dans lequel Angélica Liddell ne triche jamais. Son théâtre sans compromis agit comme un réflexe de survie contre la corruption des corps et des esprits : personne ne sera épargné, surtout pas ellemême.
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