Pas de faux-semblant avec Nneka, la jeune germano-nigériane est tout sauf une poupée rnb. C'est plutôt une princesse soul, dans tous les sens du terme. Accompagnée de ses musiciens comme de bons copains, Nneka impose son style tout en simplicité, un style rare, d'une intensité pure et d'une douceur mélancolique. Les yeux fermés pendant les premièrs morceaux du concert, Nneka semble puiser au plus profond d'elle-même. Elle est généreuse, sa voix est impeccable et son show d'une sincérité indéniable.
Entre deux morceaux, Nneka en profite pour faire une pause et parler au public d'elle-même, de son dernier album, de ses choix musicaux et de ses idéaux. Elle comprend vite alors que le public de Six-Fours ne comprend pas trop l'anglais et essaie de parler français, pas trop mal d'ailleurs, en y rajoutant des mots d'anglais : Vous voulez « more » ? Ce petit jeu ravit évidemment la foule qui n'hésite pas à encourager la jeune chanteuse en lui soufflant tantôt des mots, tantôt des cris (d'admiration).
Elle enchaîne directement avec une nouvelle définition de V.I.P : Vagabonds in Power. véritable clin d'oeil à Fela Kuti, que la foule répéte bientôt inlassablement donnant le change à Nneka. Elle offre de belles reprises des morceaux Suffri et Hearbeat, à la croirée entre hip hop, soul et reggae dub. On danse, on chante, on se réjouit tant et si bien que la fin du concert touche déjà à sa fin. Le rappel dure heureusement une bonne dizaine de minutes, histoire de se préparer à la fin d'un concert remarquable.
Linda Mouffek