Il aura suffit de quelques minutes, après le départ des voisins pour que l’œuvre de Banksy soit dégradée. Les tags sont le fléau du patrimoine de Marseille, avec des dégradations omniprésentes dans toute la ville. La création de Banksy y est elle aussi passée, aux alentours de minuit dans la nuit entre samedi et dimanche, avec un plaisantin qui lui a rajouté une paire de testicules. « Il ne savait peut-être même pas qu’il s’agissait de l’œuvre de Banksy » peste un voisin venu protéger la création.
Car depuis sa découverte officielle vendredi, avec la « signature » par Banksy sur Instagram de sa dernière création, ce phare et son touchant message pour son ami disparu, suscitent un réel intérêt. Toute la journée, des passants, locaux et touristes viennent découvrir cette œuvre sous le tunnel de la Rue Félix Frégier, à mi chemin entre les Catalans et le Vallon des Auffes.
Ce dimanche, c’est une équipe de professionnels qui intervient pour effacer le tag autour du phare. Agnès Perrone, une restauratrice d’art depuis 20 ans et Richard Campana, un peintre et illustrateur marseillais connu, s’affairent pour effacer les traces du tags et surtout appliquer un vernis anti-tag tout autour de l’œuvre.
« C’est le syndic de l’immeuble qui nous a demandé de protéger l’œuvre » explique Richard Campana. L'artiste tenait à être présent pour réparer la création de Banksy. A quelques mètre de là, ce sont ses peintures qui illustrent une partie de ce tunnel.
En compagnie d’une voisine de l’immeuble, c'est à la petite cuillère, avec de petits couteaux et beaucoup de précisions qu'ils enlèvent toute trace du tag. Ils y auront passé toute la journée. Heureusement le tag n’était quasiment pas présent sur le phare de Banksy, mais tout autour.
Hier pourtant, une première couche de vernis anti-tag avait été appliquée, mais elle n’avait pas encore eu le temps de sécher au moment du tag aux alentours de minuit, après leur départ.
Au final leur travail minutieux a permis d’effacer le tag et redonner à l’œuvre de Banksy son aspect originel.
Désormais l’œuvre sera protégée par plusieurs couches de vernis, mais surtout, et dès ce soir, la présence d’un vigile. C’est la copropriété de l’immeuble, propriétaire du mur et donc de l’œuvre qui l’a engagé pour éviter de nouvelles dégradations.
Cette solution est forcément provisoire. En concertation avec la ville, la copropriété imagine l’installation d’une vitre en plexiglas permettant de protéger plus durablement cet œuvre. Ce type de protection est assez courant pour protéger ses créations, notamment celles exposées dans l’espace public à Paris et d’autres villes.