aujourd'hui 12h
Malgré son ouverture décalée d'une année, le site de baignade du Mucem devrait accueillir ses premiers baigneurs aux alentours de la fête de la musique cette année. Le site de baignade sera gratuit et surveillé, et il y aura aussi des animations comme du water-polo, initiations au sport ou des sessions de Yoga sur le sec.
La surface dédiée à la baignade sera de 3000m² mais ce sera surtout le second point d’accès à la mer sur la partie nord de la ville.
Jusqu’à présent, en raison de l’implantation du port de Marseille, le seul site de baignade est celui de Corbières, avec ses 4500m² de zones de baignades surveillées.
L’adjoint à la mer et aux plages, Hervé Menchon, voit aussi dans cet aménagement un moyen de rééquilibrer la sur-fréquentation de certaines zones de baignades à Marseille et de permettre aux Marseillais de se réapproprier leur littoral.
Le maire du 2e et 3e arrondissement, Anthony Krehmeier, pointe lui l’absence de piscine dans son secteur: « Il n’y a pas de piscine pour les 90.000 habitants du secteur. C’est comme si une ville comme Avignon n’avait pas de piscine. La seule plage au nord est située à 10km. »
Le site est éphémère et sera ouvert jusqu’à la fin de la saison balnéaire, soit le dimanche 1er septembre. L’installation sera ensuite démontée puis remise en place en juin 2025.
Durant la saison estivale, le site de baignade aura un fonctionnement assez similaire à celui des plages, avec une baignade surveillée toute la journée.
C’est déjà le cas, mais ce sera peut-être davantage contrôlé : la baignade sera toujours interdite depuis les rocher dans la passe du Vieux Port. L’interdiction n’a jamais réellement été respectée malgré les dangers liés au passage des nombreux bateaux et les effets de houle qui peuvent créer.
Le farniente sera aussi interdit au pied du Mucem, le bâtiment moderne. C’est un souhait du musée de ne pas voir transformer ses abords en lieu de bronzette. Les échelles et pontons seront d’ailleurs installés au fond de l’anse et au pied du rempart du fort Saint-Jean, mais pas côté Grotte Cosquer et Mucem.
« D’après les mesures que nous avons faites, la qualité de cette eau est meilleure ici que certaines autres plages du littoral marseillais » affirme Hervé Menchon. Durant l’eté 2023, plusieurs mesures de test de la qualité des eaux ont été réalisées et ont confirmé la conformité pour la baignade.
Il faudra désormais se confronter à la réalité. La qualité de l’eau peut être parfois dégradée par une trop forte concentration de baigneurs en été. La configuration du site fait également que certaines navettes maritimes et embarcations viennent s’amarrer juste à côté au pied du Mucem, de manière plus ou moins régulière durant la saison estivale. Il faudra surveiller l’impact sur ce site de baignade situé à quelques mètres.
Dans tous les cas, et comme c’est le cas sur toutes les plages de Marseille, des analyses de l’eau seront réalisées plusieurs fois par jour durant la saison estivale.
« Nous avons fait le choix d’acheter du matériel qui sera utilisé au moins pendant 10 ans » explique Hervé Menchon face aux critiques sur la somme investie pour créer ce site de baignade.
En effet, la facture s’élève à plus de 6,5 millions d’euros, à laquelle il faudra rajouter le loyer d’environ 140.000€ payé chaque année à la métropole pour utiliser cet espace qui lui appartient.
L’opposition a fustigé ce coût élevé, à laquelle la municipalité répond également que c’est bien moins cher qu’une piscine et avec une superficie double.
Ce tarif élevé s’explique notamment par les contraintes particulières du lieu : des éléments démontables en fin de saison estivale, conçus sur mesure, respectueux de ce site classé et surtout qui permettent de garantir la sécurité des baigneurs. C’est ce dernier point qui a empêché l’ouverture du site l’été dernier.
Cette anse n’a pas été conçue pour accueillir un site de baignade, au contraire, elle a été imaginée pour protéger au mieux les promeneurs et installations à proximité. Pour cela, un dispositif anti-houle est installé sous le quai. Cela ne se voit pas vraiment, mais cela crée une sorte de cavité sous le béton et permet d’amortir ainsi les vagues.
Ou ouvrant tel quel le site à la baignade, le risque était donc que des baigneurs puissent se retrouver piégés dans cet espace avec un risque évident de noyade.
Le prestataire pressenti l’été dernier n’avait pas réussi à trouver une solution suffisamment sécurisée. La municipalité avait donc décidé de reporter l’ouverture du site de baignade, avec désormais une configuration bien plus ambitieuse avec ces pontons.
Une option de l’appel d’offre de la ville prévoit de pouvoir installer dès l’été 2025 une piscine flottante dans cet espace. Elle disposerait surtout d’un fond permettant au public d’apprendre à nager tout en ayant pied.
Aujourd’hui, la profondeur du bassin est d’environ 3 mètres, sans rentrée progressive comme sur une plage. Ce ne sera donc pas l’endroit idéal pour apprendre à nager cet été.
La mise en place de ce module l’été prochain devrait s’accompagner d’une politique d’éducation à la natation.
Dès cet été, une solution sera proposée pour permettre aux personnes en situation d’handicap d’être accompagnée dans l’accès au bassin.
L’espace à terre est très réduit, les installations à terre se résumeront au minimum : un espace pour la surveillance du site ainsi que des consignes pour se baigner en toute tranquillité.
Pour boire un verre ou manger une glace, il faudra se diriger vers la buvette de la Grotte Cosquer qui devra certainement connaître un boom d’activité.
Des aménagements sur les pontons en bois et terrasses en bois devraient permettre d’y poser sa serviette.
Il n'y aura pas de plongeoir, mais la hauteur du quai (1,5m environ) et les 3 mètre de fond devraient néanmoins permettre le réaliser de jolis sauts.
On se baigne au pied du Fort Saint-Jean depuis les années 1850, et les aménagements du port à proximité. Ce site des Pierres Plates, du nom des rochers déposés lors que la création d’une digue, a rapidement été prisé par les pêcheurs et baigneurs et son nom est resté au fil des siècles.
Déjà à l’époque, la question de l’accès au littoral pour les Marseillais commençait à se poser même s’il était encore possible de se balader dans l’enceinte du port de commerce.
A noter que la configuration du site était néanmoins différente puisqu'il existait un canal séparant le fort Saint-Jean du quartier, avec de l'eau à l'endroit actuel de la sortie d'autoroute et du mémorial des déportations.
Le marché est en cours d’attribution, viendront ensuite les travaux de construction des pontons vont commencer, puis des tests de fonctionnement et vérifications de sécurité. L’objectif de la ville est d’ouvrir la baignade aux alentours de la troisième semaine de juin, soit vers le 21 juin.
Une ouverture qui est retardée cette année, mais qui devrait se faire les années suivante dès début juin, comme les autres plages du littoral.
