Effervescence au Palais : l’Empereur a disparu. À son retour, Caligula est transformé. Il est décidé à exercer sa propre liberté contre l’ordre des hommes et des dieux. Niant le Bien et le Mal, il devient un tyran sanguinaire.
Éditée en 1958, la version définitive de Caligula d’Albert Camus met en scène le crépuscule de cet empereur romain, fils de Tibère. Le dictateur de la pièce est un héros plus complexe que dans les sources historiques. Il est certes excessif et sadique, mais son humanité et son intelligence attirent parfois notre indulgence. Dans la mise en scène de Bruno Dairou et Édouard Dossetto, Caligula remplit l’espace. Les protagonistes s’animent sur scène ou en salle. Le public est partie prenante du drame qui se joue. La progression dramatique est rythmée de tambours. Des cubes blancs, éléments du décor, suivent ce rythme et forment tour à tour un hémicycle de sièges, des pieds modernes de colonnes romaines. La langue de Camus développe sa beauté, sa logique, sa drôlerie aussi.
Ce thriller pose des questions philosophiques. Et à la fin, Caligula nécessite que l’on prenne parti. Ce pour quoi les spectateurs, en leur qualité de sénateurs de Rome, seront sollicités.
Albert Camus / Cie Des Perspectives
Durée 1h30
Infos/réservations : scene55.fr