La chorégraphe Dalila Belaza s’empare d’une démarche artistique et philosophique pour orchestrer une danse de l’abstraction, intense et virevoltante, qui donne à voir l’humanité comme un paysage vivant. D’un pas de bourré épidémique et exalté, le rythme s’installe jusqu’à posséder les corps effrénés des dix interprètes. Un rythme qui, en persistant, se propage et se transmet, comme par glissement d’une réalité à une autre, d’une communauté à une autre…
Ce déploiement dans le corps et l’espace s’appréhende au travers d’un chaos ordonné, d’une transe libre et composée, que la chorégraphe veut comme une confluence de la danse folklorique et contemporaine. Faisant dialoguer la tradition des rituels avec la modernité de la gestuelle, sur des musiques cadencée et envoutantes, un langage sans contour se dessine. Un lieu où l’altérité s’efforce d’être prospectée, où des mondes lointains se mêlent, d’un bord à l’autre de la rive. Pour révéler, in fine, ce qu’il y a de commun, de vivant et d’intemporel.