Des sépultures datant de l’âge de Bronze ( vers 1400-1300 avant JC) et du Moyen Age ont été découvertes dans le quartier de la Capelette à l’occasion de fouilles préventives sur le chantier d’une future école et gymnase.
C’est une double surprise pour les archéologues de l’INRAP qui d’une part, ne s’attendaient pas à trouver quelque chose dans ce secteur, mais surtout sur les époques concernées.
Sur le site, 91 tombes ont été trouvées, la plupart datent du Moyen Age, ainsi que d’une dizaine de fosses et des traces d’un habitant de l’âge de Bronze. Autour des corps, quelques bijoux, comme des bracelets et bagues en cuivre et fer ont été trouvées, ainsi que des poteries et céramiques utilisées pour recouvrir les sépultures.
Des traces d’une présence humaine autour de Marseille à l’âge de Bronze, c’est une première pour Nicolas Weydert, le responsable scientifique de l’INRAP en charge de ces fouilles.
" C’est complètement exceptionnel. A ma connaissance, il y a un site de l’âge du Bronze diagnostiqué à la Valentine qui n’a pas été fouillé, et un énorme dépôt d’huitres trouvé sur le port. Et sur cette période en particulier dans l’âge du Bronze, c’est une première en Provence ! " Nicolas Weydert
« Une vaste fosse a été creusée dans le sol, probablement pour en extraire de l’argile destiné à la fabrication de céramiques. Après son abandon, elle semble avoir été utilisée à plusieurs reprises comme habitat : en témoignent les nombreux trous de poteau et de piquet qui la parsèment et les silos destinés à la conservation des denrées. Une urne funéraire en céramique datée de l’âge de Bronze a également été trouvée sur le site. » explique l’INRAP.
Une urne funéraire en céramique a également été trouvée sur le site.
Les traces les plus anciennes de présence humaine autour de Marseille datent de la grotte Cosquer, mais ces découvertes apportent un regard nouveau sur l’histoire de la ville, sur une période très peu documentée dans ce secteur.
Le site de fouille a surtout dévoilé un lieu de sépulture daté du haut Moyen Age. 91 tombes ont été mis à jour, avec quelques objets autour des corps.
« Ce sont des bijoux de style mérovingien, entre Clovis et Charlemagne à peu près 600 et 800. » explique Nicolas Weydert. L’époque sera déterminée avec précision grâce au carbone 14.
Mais pour l’heure, aucune trace de vestige ou de bâtiment de cette époque sur les 2700m² de fouilles.
« A cette époque, on inhume ‘à la romaine’, c'est-à-dire le long des voies de circulation. De grandes nécropoles pas forcément réunies autour d’un lieu de culte ou lieu saint ». explique l'archéologue qui espère cependant en trouver possiblement autour de cette zone.
Les archéologues ont un sentiment partagé sur ce secteur. De nombreuses constructions récentes ont été réalisées sans fouilles préventives à proximité. Les vestiges potentiels sont donc définitivement détruits. Mais il reste encore beaucoup de zones de friche dans ce secteur, et donc, lors des prochains aménagements, les archéologues espèrent faire de nouvelles découvertes pour approfondir ce qui a été mis au jour sur ce site.
En attendant, les fouilles vont se terminer le 10 mars, après 3 mois de recherches. Une école et un gymnase vont sortir de terre. La ville, en lien avec l’Etat propriétaire des objets trouvés sur place, souhaiterait pouvoir exposer quelques uns de ces objets pour expliquer l’histoire du site.
